
Après avoir passé neuf mois bloqués à bord de l’ISS, les astronautes américains Suni Williams et Butch Wilmore sont de retour sur Terre depuis mardi dernier. Si leur galère spatiale a pris fin, cela ne signifie pas qu’ils vont tout de suite reprendre une vie normale.

Ils devaient passer 8 jours à bord de la Station spatiale internationale. Ils y sont restés 9 mois… Les deux astronautes américains Suni Williams et Butch Wilmore ne sont pas près d’oublier leur séjour à bord de l’ISS, prolongé en raison de problèmes rencontrés par le vaisseau Starliner de Boeing, qui les avait acheminés sur place et qui a dû rentrer à vide sur Terre. C’est finalement une capsule de SpaceX qui leur a permis de rejoindre le plancher des vaches cette semaine.
Time to head home. 🌎
— ISS Research (@ISS_Research) March 6, 2025
Crew-9 is scheduled to return to Earth after a brief handover period. They conducted dozens of experiments during their stay aboard @Space_Station. Check out Crew-9’s scientific milestones: https://t.co/pgzCCwwq40 pic.twitter.com/zByxf27Pw5
Pour autant, les deux coéquipiers ne vont pas pouvoir regagner leur vie civile de sitôt. La raison ? Leur corps, après un séjour prolongé dans l’espace, doit être renforcé afin de supporter l’atmosphère terrestre.
« Leur corps a subi beaucoup de changements »
Expert du sujet, le docteur Christopher Mason a donné quelques détails concernant l’état physique des astronautes, mais aussi ce qui attend Suni Williams et Butch Wilmore dans les semaines à venir. « Il y a beaucoup de changements dans leur corps. Leur système immunitaire réagit au stress provoqué par le vol spatial », a-t-il expliqué à Fox News. Il faut ajouter à cela le fait qu’en absence de gravité, ils ont très peu sollicité leurs muscles, ce qui a entraîné une fonte musculaire rapide. Le squelette a aussi tendance à se fragiliser. La vue, l’odorat et le toucher sont aussi altérés par les effets de l’apesanteur.
Welcome home, @AstroHague, @Astro_Suni, Butch, and Aleks! 🌎✨
— NASA Astronauts (@NASA_Astronauts) March 19, 2025
Crew-9 splashed down safely in the water off the coast of Florida near Tallahassee on Tuesday, March 18, 2025.
Hague, Gorbunov, Williams, and Wilmore have returned to Earth from a long-duration science expedition… pic.twitter.com/nWdRqaSTTq
Et s’il est possible de regagner en masse musculaire de retour sur Terre, en ce qui concerne le développement de l’ostéoporose, il est impossible de faire totalement machine arrière. L’impact durable sur le corps dépend de la durée du séjour dans l’espace, mais, selon une étude du CNES, « six mois en micropesanteur, c’est près de 20 ans de vieillissement sur Terre, en termes de perte osseuse ». On imagine donc l’état du corps des deux astronautes qui ont passé 9 mois dans l’ISS.
Au moins 45 jours de rééducation
Suni Williams et Butch Wilmore vont passer au moins 45 jours en rééducation. L’ancien astronaute de la NASA José M. Hernández, qui a lui-même passé 14 jours dans l’espace, a quant à lui déclaré à Fox News que ses deux comparses vont surtout avoir besoin de « beaucoup de kinésithérapie ». « Je me souviens que mes premiers mots à mon retour étaient “La gravité, c’est nul”, parce que le corps commence à s’adapter, et il faut recalibrer tout le système vestibulaire qui assure l’équilibre », a-t-il expliqué. « Il faudra probablement plusieurs mois avant qu’ils se sentent à nouveau normaux ici sur Terre. »
Quant au docteur Mason, il s’est montré plutôt confiant : « Tous ces effets, du moins selon certaines mesures, sont temporaires. La plupart sont simplement une réaction au vol spatial, et, généralement, en quelques semaines, les astronautes retrouvent globalement leur état normal. Les premiers jours après le retour sur Terre sont ceux où les changements sont les plus marqués. »
Le long séjour spatial de 280 jours de Suni Williams et Butch Wilmore n’est cependant pas un record. Dans les années 1990, un cosmonaute russe du nom de Valeri Poliakov a passé plus de 400 jours à l’intérieur de la station Mir. Quant à l’Américain Frank Rubio, il a, lui aussi, été bloqué à bord de l’ISS, mais durant 370 jours. Là aussi, c’était un problème technique qui l’avait bloqué en orbite.