
La science-fiction connaît un nouvel âge d’or au XXIe siècle, que ce soit au cinéma ou sur les plateformes de streaming. Les fans de SF ne savent plus où donner de la tête tant l’offre est pléthorique et généralement de qualité. En 2025, Netflix dépense sans compter pour offrir à ses abonnés un film ambitieux fort d’un budget de 320 millions de dollars et d’un casting de haute volée. Pas sûr que cela suffise à en faire le meilleur long-métrage du genre cette année.

Tout savoir sur The Electric State
The Electric State est un film de science-fiction réalisé par les frères Russo (Anthony et Joseph), un duo de cinéastes connus pour avoir dirigé Avengers : Infinity War et Avengers : Endgame à la fin des années 2020. Avec un budget de production estimé à 320 millions de dollars US, ils ont pu adapter sans contraintes le roman graphique éponyme écrit et illustré par Simon Stålenhag quelques années auparavant. Cette somme hors normes engagée sur le projet s’explique en partie par les effets visuels essentiels pour donner vie à cet univers, mais aussi par une distribution à même de faire pâlir les studios hollywoodiens traditionnels.
Le synopsis de The Electric State : Après un soulèvement de robots dans une version rétro futuriste des années 90, une ado orpheline parcourt l'Ouest américain à la recherche de son jeune frère, accompagnée d'un robot aux allures de personnage de dessin animé, et d'un contrebandier flanqué de son acolyte. - (Netflix France)
Le casting de The Electric State : Millie Bobby Brown, Chris Pratt, Ke Huy Quan, Woody Harrelson, Anthony Mackie, Brian Cox, Giancarlo Esposito et Stanley Tucci
The Electric State sort en exclusivité sur Netflix le 14 mars 2025.

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Un univers de SF unique en son genre
Il faisait bon être fan de science-fiction en 2024, et c’est toujours le cas en 2025. Quelques jours après avoir vu Mickey 17 de Bong Joon-ho au cinéma, j’ai pu découvrir en avant-première le dernier blockbuster sorti tout droit des studios Netflix. On parle d'un projet cinématographique réalisé par les frères Russo ayant coûté pour rappel la bagatelle de 320 millions de dollars. Au-delà du casting exceptionnel mentionné un peu plus tôt et du duo de réalisateurs stars, c’est bel et bien la création de cet univers rétro-futuriste 90’s qui a poussé Netflix à faire fonctionner à plein régime la planche à billets. J'espérais simplement passer un bon moment, et ce fut dans les grandes lignes le cas, mais...
The Electric State ne peut décemment concourir au titre de meilleur film de SF de 2025 bien qu'il possède bon nombre de qualités. Il ne démérite pas, mais enfonce bien trop de portes ouvertes et enchaîne bien trop de clichés pour espérer marquer les esprits par ses seuls personnages et son récit cousu de fil “électrique” blanc. Après une introduction (un peu trop) conventionnelle pour instaurer son univers, le film devient au final un Road Movie prévisible dans la plus pure tradition, une traversée des Etats-Unis ponctuée de rencontres sympathiques, de scènes plus ou moins rocambolesques et de scènes d'action rondement menées.

On se laisse finalement porter deux heures durant par une histoire au doux relent de déjà-vu, mais qui n’a rien de désagréable. Au contraire, la clique de personnages humains et mécaniques assure une certaine cohésion d’ensemble même si la cascade de bons sentiments lessive un peu trop les thématiques que les frères Russo tentent timidement d’aborder. Je pense notamment à la réserve à robots qui fait écho à celle des amérindiens ou encore la course à la technologie au détriment de l’humain. La science-fiction est pourtant le genre par excellence pour souligner les travers de nos sociétés contemporaines, mais The Electric State ose à peine y tremper un orteil métallique sous peine de se mouiller et donc de rouiller.
Je n’ai rien de particulier à dire sur les performances “OK Tiers” de Millie Bobby Brown et Chris Pratt qui semblent avoir trouvé une certaine alchimie devant la caméra sans pour autant crever le petit écran. Et il en va de même pour l’ensemble de la distribution qui fait le job sans marquer les esprits. Néanmoins, il serait tant pour Giancarlo Esposito de ne plus incarner d’antagonistes tant ce dernier est devenu un cliché à force de jouer les “vilains de service”. J’ai trouvé les prestations des entités robotiques plus intéressantes et paradoxalement plus humaines. La relation entre Keats joué par Chris Pratt et son ami mécanique Herman doublé par Anthony Mackie m’a touché, ce qui n’a rien d'évident.

The Electric State se distingue principalement des autres productions du genre par son univers rétro-futuriste basé sur les années 90 d’où se dégage un fort relent nostalgique. La force du film réside dans ce monde uchronique (il se déroule dans un 1994 alternatif) où la science, et notamment la robotique, a plusieurs décennies d’avance technologique sur nous. Il y a certains visuels qui resteront longtemps gravés dans ma mémoire. Il faut dire que le design des robots inspirés des parcs d'attraction et autres fêtes foraines me file une chair de poule enfantine tout en humanisant quelque peu ces entités douées de conscience. Pour ne rien gâcher, les effets visuels, qui ont tendance à pêcher ces dernières années dans les blockbusters, sont ici de bonne facture, surtout pour tout ce qui touche aux robots qui ont bénéficié d’un soin tout particulier.
The Electric State n’est pas parfait, loin s’en faut, mais divertit un peu avec ses scènes d'action mécaniques, ses bons sentiments et son univers rétro-futuriste 90's. Le film des frères Russo s'adresse aux familles désireuses de passer un moment ensemble devant Netflix, ni plus ni moins, sans espérer faire plus.