
Tim Miller, le réalisateur célébré pour son travail sur le premier film Deadpool, a fait face à un revers important avec en 2019. Malgré sa "croyance de geek inébranlable" selon laquelle créer un film qu'il voulait personnellement voir garantirait son succès, le long-métrage s'est avéré être une déception au box-office. Maintenant disponible sur Netflix, il offre aux téléspectateurs la possibilité de juger par eux-mêmes si cet épisode méritait son sort.

Une suite qui efface les suites
Terminator : Dark Fate visait à revitaliser la franchise Terminator en servant de suite directe à The Terminator et T2 : Judgment Day de James Cameron, ignorant ainsi les événements de Terminator 3 : Rise of the Machines, Terminator Salvation et Terminator Genisys. Le film commence en 2020 au Mexique, présente un nouveau Terminator (Rev-9) envoyé du futur par une IA appelée Légion pour éliminer Daniella "Dani" Ramos. Simultanément, Grace, une soldate humaine augmentée cybernétiquement, arrive de 2042 pour protéger Dani. Sarah Connor, interprétée par Linda Hamilton, unit ses forces à Grace et Dani. Cet épisode explore les thèmes de l'intelligence artificielle, l'avenir de l'humanité et les rôles des femmes dans les récits d'action traditionnellement dominés par les hommes.
Le casting comprend Linda Hamilton, reprenant son rôle de Sarah Connor, et Arnold Schwarzenegger dans le rôle du Terminator T-800. Mackenzie Davis joue le rôle de Grace, et Natalia Reyes celui de Daniella "Dani" Ramos. Malgré le retour de figures clés des films les plus célèbres de la franchise et l'ajout de nouveaux talents, Dark Fate n'a pas réussi à trouver un écho auprès du public comme prévu.
Tourments de production et réception critique
La production de Terminator: Dark Fate a été marquée par des divergences créatives. James Cameron, tout en étant producteur, s'est heurté à Tim Miller sur la direction du film. Cameron a admis que la version initiale du film par Miller était "plutôt brute" et "plutôt longue", ce qui a conduit à l'implication importante de Cameron dans le processus de montage. Cameron a déclaré :
Le sang est toujours en train d'être nettoyé des murs à cause de ces batailles créatives. C'est un film qui a été forgé dans le feu.
Miller lui-même a reconnu ces conflits, notant que même si Cameron et David Ellison avaient techniquement le dernier mot, il se sentait obligé de se battre pour sa vision en tant que réalisateur.
La presse ont offert des critiques mitigées. Sur Rotten Tomatoes, Terminator : Dark Fate détient un taux d'approbation de 70 % basé sur 332 critiques, le consensus étant qu'il s'agit d'une amélioration significative par rapport à ses prédécesseurs immédiats, mais qu'il manque l'impact des meilleurs épisodes de la franchise.
Certains critiques ont salué les séquences d'action du film et le retour de Linda Hamilton, tandis que d'autres ont trouvé l'intrigue répétitive et manquant d'originalité. Par exemple, un critique du Parisien a décrit le film comme un "faux remake avec des scènes d'action spectaculaires et des effets spéciaux". Cependant, The Hollywood Reporter a noté le week-end d'ouverture décevant du film, qui n'a rapporté que 29 millions de dollars. David Ehrlich de IndieWire a critiqué : "Quand le présent est aussi ennuyeux, cependant, il peut être difficile de se rappeler pourquoi on est censé se battre"..
Sur le plan commercial, Terminator: Dark Fate a été un échec. Avec un budget de production de 185 millions de dollars, le film a rapporté 261 millions de dollars dans le monde. En tenant compte des coûts de marketing et de distribution, le film a entraîné une perte estimée à plus de 120 millions de dollars pour Skydance Media, Paramount Pictures et 20th Century Fox.
"Beaucoup de gens n'ont pas aimé « Terminator : Dark Fate » pour des raisons auxquelles je n'ai rien à voir"
Tim Miller a depuis réfléchi à l'échec du film, admettant que sa "croyance de geek inébranlable" à faire un film qu'il voulait voir n'était pas suffisante pour garantir son succès. C’est dans un entretien accordé à Variety en 2024 pour la série Secret Level qu’il déclare :
Tim Miller : Je suis toujours très confiant à ce sujet, parce que je suis un geek, alors j'essaie de faire ce que je voudrais voir en tant que geek. Mon film « Terminator » n'a pas vraiment mis le feu aux poudres, même si je l'ai abordé avec ce principe.
Interviewer : Qu'avez-vous ressenti ?
T.M : Personne n'a l'intention d'ignorer les rêves d'enfance de quelqu'un. Il n'y a pas de raison de le passer au vitriol. Beaucoup de gens n'ont pas aimé « Terminator : Dark Fate » pour des raisons auxquelles je n'ai rien à voir. D'une part, parce que c'était le sixième film et d'autre part, parce que nous avons tué John Connor dès le début, mais si Jim Cameron veut que cela se produise - ce que j'approuve d'ailleurs - alors c'est ce qu'il faut faire.
Dans une autre interview, cette fois-ci en vidéo et disponible sur la chaîne Canal Trece Colombien (vidéo ci-dessus), il estime que le film était trop similaire à ses prédécesseurs et aurait pu être plus aventureux. Mais que malgré la performance décevante du film, Miller entretient tout de même une relation positive avec James Cameron. De quoi, pour les amateurs de science-fiction et de Terminator, de jeter un coup d’œil à Dark Fate : il est disponible sur Netflix.