
La Chine vient de frapper fort dans la guerre de l'intelligence artificielle. Vous n'avez pas pu passer à côté du phénomène DeepSeek, venu mettre la pression aux cadors américains comme ChatGPT. Il est temps d'en parler à nouveau.

DeepSeek défie ChatGPT : la claque chinoise à l’Amérique
Comme répéré par nos collègues de 3DJuegos, après des débuts chaotiques et de lourdes tensions dans l'industrie des puces capitale pour le développement des IA génératives, l'industrie chinoise de l’intelligence artificielle ne cesse de surprendre. Aujourd'hui, DeepSeek, jeune pousse prometteuse, s'est déjà imposé parmi les grands. Son atout choc ? Des coûts presque dix fois inférieurs à ceux du mastodonte américain ChatGPT. Autrement dit, quand OpenAI dépense quotidiennement près de 700 000 euros pour son modèle star, la start-up chinoise se contente, elle, d’à peine 83 500 euros. Et ça, ça bluff la Terre entière.
Selon les informations rapportées par Reuters, DeepSeek a, pour la première fois, dévoilé en détail les coulisses financières de ses modèles d’intelligence artificielle V3 et R1. La start-up affirme pouvoir atteindre une rentabilité théorique quotidienne hallucinante de 545 %. Prudente, elle nuance immédiatement : les revenus réels restent nettement en dessous des projections théoriques.
Cette révélation ne passe évidemment pas inaperçue. Après avoir déjà secoué le marché international avec l’efficacité de ses modèles, DeepSeek risque à nouveau de faire trembler les géants américains. Comprenez bien : faire tourner une IA demande des ressources énormes. Des milliers de cartes graphiques surpuissantes coûtant des dizaines de milliers d'euros pièce. ChatGPT, c'est déjà des dizaines de milliards de dollars d'investissement. De son côté, DeepSeek n’aurait dépensé que 6 millions d’euros en puces pour entraîner ses IA. Une misère comparée aux investissements colossaux d'OpenAI ou de Google.
Des puces NVIDIA, oui, mais version low-cost
Le secret derrière ce coût étonnamment bas ? DeepSeek s’est appuyée sur les puces NVIDIA H800, moins sophistiquées que les versions ultra-performantes utilisées par les grandes firmes américaines. Voilà qui interroge sérieusement les investisseurs : pourquoi les entreprises américaines engloutissent-elles des milliards d’euros dans un matériel ultra-sophistiqué quand, manifestement, une puce « moins pointue » suffit largement à rivaliser ?
Selon les calculs précis communiqués par DeepSeek, la startup chinoise paierait environ 1,92 euro par heure et par puce H800, portant ainsi à 83 500 euros son coût quotidien pour faire tourner ses modèles. En face, OpenAI, pionnière avec ChatGPT, flirte chaque jour avec la barre des 700 000 euros. L’écart est vertigineux et soulève des interrogations légitimes : ChatGPT dépense-t-elle trop, ou DeepSeek est-elle tout simplement plus maligne ?
Ni l'un, ni l'autre. Si DeepSeek dépense aussi peu, ce n'est pas par choix mais par contrainte. La Chine subit des restrictions américaines et ne peut pas importer en masse les dernières productions de Nvidia. Les ingénieurs de DeepSeek ont dû ruser pour trouver des moyens économiques de faire tourner leurs modèles. Assurément, ces ruses n'auraient pas été possibles sans les milliards déboursés par Open AI.
Des revenus potentiels énormes, mais prudence de rigueur
Si l’on suit les estimations théoriques de DeepSeek, l'intelligence artificielle chinoise pourrait atteindre des revenus annuels de plus de 200 millions d’euros. Néanmoins, la réalité économique est plus complexe que ça. Pour le moment, DeepSeek est avant tout une IA gratuite qui fait le buzz. Même si l'entreprise a démontré sa capacité à maîtriser drastiquement ses coûts, la vraie bataille pour DeepSeek se jouera sur sa capacité à monétiser efficacement ses services à long terme. Pour le moment, les revenus générés par DeepSeek sont assez maigres, mais, point crucial, la rentabilité réelle par euro investi est déjà beaucoup plus élevée chez DeepSeek, un élément décisif pour convaincre investisseurs et observateurs internationaux.
Pour Pékin, l’enjeu est hautement stratégique. Depuis plusieurs mois, les États-Unis accusent indirectement DeepSeek d'avoir bénéficié d'importations illicites depuis Singapour pour accélérer sa croissance. Des accusations non prouvées à ce jour, mais révélatrices de l'inquiétude grandissante à Washington face à l’émergence des industries tech de l'Empire du Milieu.
DeepSeek, de son côté, avance sereinement, sûre de son modèle économique et technologique. À tel point qu’elle semble aujourd’hui plus proche que jamais de détrôner les États-Unis comme numéro un mondial de l'intelligence artificielle. Un scénario longtemps jugé utopique, mais qui, désormais, se rapproche dangereusement de la réalité. La guerre de l’IA est lancée, et le prochain chapitre de cette petite histoire s’annonce passionnant.