
Après une vingtaine d’années de hausse de puissance constante, il s’avère que les processeurs qui équipent les ordinateurs stagnent désormais en matière de performances. Un constat réalisé par un éditeur logiciel qui connaît bien son sujet.

Cela faisait au moins deux décennies que, chaque année, les performances des processeurs qui équipent les PC des utilisateurs du monde entier évoluaient vers le haut. Tant et si bien que, pour énormément de monde, c’était devenu un constat immuable. Cependant, cette année, l’éditeur de logiciel PassMark remarque que ce n’est désormais plus le cas.
Ce constat, PassMark le base sur les données récoltées par son logiciel PerformanceTest, qui est utilisé pour réaliser des mesures de performance des processeurs. Véritable référence du secteur, PerformanceTest est utilisé par des millions de personnes, ce qui rend ces données fiables.
« C’est inattendu »
C’est dans un message posté sur X le 10 février dernier que PassMark fait état de sa découverte. « Les performances moyennes des processeurs sont en train de baisser en 2025 », explique le message, qui estime aussi que c’est « peut-être la première fois dans l’histoire que cela se produit ». Une situation décrite comme « inattendue » par l’éditeur.
So this is unexpected.
— PassMark Software (@PassMarkInc) February 10, 2025
Average CPU performance in 2025 is going down.
Maybe first time in history?
Why, we don't know....
Maybe people buying cheaper hardware or low (electrical) power machines?
Maybe crap bloatware? Maybe Win11 vs Win10?https://t.co/WLhmTtHV81 pic.twitter.com/AkaoJ1zB9j
Le constat est, en effet, vraiment surprenant, surtout lorsque l’on compare l’évolution de 2024, qui affichait encore une hausse, à celui de 2025, qui affiche une baisse, légère certes, mais tout de même assez nette. La baisse est d’ailleurs plus importante du côté des ordinateurs portables que du côté des ordinateurs de bureau.
Comment expliquer ce constat ?
Face aux pistes évoquées par les internautes sur X, PassMark ajoute de l’eau au moulin en donnant quelques explications. La théorie la plus probable concerne l’absence d’envie, pour beaucoup d’utilisateurs, de passer à un processeur moins gourmand. L’éditeur souligne d’ailleurs que « Le pourcentage de personnes possédant plus de 8 cœurs est le même aujourd’hui qu’en 2020 », ce qui appuie cette hypothèse.
Seems people aren't upgrading to CPUs with higher core counts. Percentage of people with more than 8 cores is the same today as it was in 2020. pic.twitter.com/DY9rgoobl1
— PassMark Software (@PassMarkInc) February 12, 2025
Ce constat souligne que l’arrivée sur le marché de CPU possédant 12, 16 ou encore 24 cœurs n’apparaît pas comme un argument d’achat pour de nombreux consommateurs. Ces nouvelles puces sont également plus gourmandes en énergie et, dans le cas d’un PC portable, cela se traduit aussi par une baisse d’autonomie. Le coût peut aussi expliquer la situation.
Des limites atteintes chez les constructeurs ?
Le fait est que l’équilibre entre performances et consommation énergétique est aujourd’hui précaire chez les constructeurs de puces. Et, visiblement, beaucoup de consommateurs préfèrent faire des compromis sur le premier aspect. Si les performances de leur CPU leur conviennent, alors, changer ne semble pas être une priorité.
Dans ce contexte, les puces d’ARM et de Qualcomm pourraient bien parvenir à tirer leur épingle du jeu, grâce à des performances de plus en plus en mesure de rivaliser avec les puces x86 d’Intel et d’AMD. Si le constat réalisé par PassMark se confirme dans les mois à venir, les grands constructeurs vont sans doute devoir réagir rapidement afin de proposer des composants en accord avec les tendances du marché.