
Depuis plusieurs années, la génération Z est souvent décrite comme étant difficile à gérer sur le lieu de travail. Accusée de manquer d’engagement et d’ambition par les PDG, elle se défend en dénonçant les conditions de travail des entreprises traditionnelles. Cependant, une nouvelle dynamique émerge : cette même génération semble se plaindre de ses propres pairs.

La génération Z en conflit avec elle-même
La perception selon laquelle la génération Z est la plus difficile à gérer sur le lieu de travail n'est pas nouvelle. Depuis plusieurs années, les dirigeants d’entreprises se plaignent du manque d'engagement et d’ambition de cette génération, tandis que les jeunes rétorquent qu’ils refusent de subir les conditions de travail souvent abusives des entreprises traditionnelles. Cependant, ce que l’on n’avait pas anticipé, c’est que ce serait la propre génération Z qui se plaindrait de ses membres.
C’est ce que révèle une enquête menée par Resume Genius , qui a interrogé 625 responsables des ressources humaines aux États-Unis. Parmi eux, 45 % estiment que la génération Z est la plus difficile à gérer au travail. Fait intéressant, cette critique est également partagée par les membres de la génération Z elle-même. Ce paradoxe met en lumière une contradiction interne au sein de cette génération, qui semble autant critiquer les autres générations que ses propres pairs.
Les générations les plus compliquées à gérer selon les managers. Source : 3djuegos

Ce qui devait être une simple étude sur la manière dont les recruteurs analysent les CV et mènent les entretiens a finalement mis en lumière de profondes tensions générationnelles. Par exemple, lorsqu’on demande aux recruteurs quelle génération a le plus de chances d’obtenir un emploi en 2025, les milléniaux arrivent en tête avec 45 % d’approbation, loin devant la génération Z, la génération X et les baby-boomers. Les milléniaux bénéficient de l'expérience et de la stabilité que leur âge leur confère, des atouts très prisés par les entreprises.
Par ailleurs, la génération Z est celle qui ment le plus lors des entretiens d’embauche. L’enquête révèle que 96 % des recruteurs de cette génération avouent être plus enclins à mentir que leurs homologues des générations précédentes. Les raisons évoquées sont diverses : certains cherchent à protéger des informations concernant l'entreprise, tandis que d'autres souhaitent garder le contrôle sur l'entretien. En tout, 80 % des recruteurs de la génération Z reconnaissent dissimuler des informations pour des raisons stratégiques, et 40 % avouent mentir fréquemment.
La réalité derrière ce défi générationnel

La critique des jeunes générations n’est pas un phénomène nouveau, mais elle a pris de l'ampleur ces dernières années, en particulier avec des cas médiatisés comme celui rapporté par le magazine Fortune . Dans cet incident, un employé de la génération Z a refusé d’accomplir une tâche de 90 minutes, la jugeant trop exigeante. Ce type de situation alimente un débat public sur le manque de motivation des jeunes, débat amplifié par les réseaux sociaux.
Malgré ces critiques, la génération Z continue de se distinguer dans l’enquête, se plaçant juste derrière les milléniaux en termes d'opportunités d'emploi. Les entreprises restent intéressées par cette génération, mais des obstacles subsistent, notamment en raison de l’impact de la pandémie. La crise sanitaire a en effet réduit les interactions sociales et professionnelles, ce qui a entravé le développement de compétences cruciales telles que la communication en groupe ou la collaboration.
Dans ce contexte, de nombreuses entreprises, notamment dans le secteur technologique, ont mis en place des programmes de formation pour la génération Z, visant à améliorer leur confiance en public et leurs compétences collaboratives. Ces initiatives montrent qu’au-delà des critiques, les entreprises reconnaissent l’importance de cette génération et cherchent à l’aider à mieux s'intégrer dans le monde du travail.
Source : 3djuegos