
Ils permettent de réduire sa facture d’électricité en un simple branchement sur une prise et connaissent un succès grandissant auprès des particuliers. Pourtant, une nouvelle norme pourrait bientôt les rendre illégaux en France. Pourquoi un tel revirement alors que d’autres pays européens les encouragent ? Entre impératifs de sécurité et incompréhension des usagers, retour sur une décision qui fait débat.

La France envisage d'interdire les panneaux solaires plug-and-play les plus simples à installer, et cette décision suscite l'incompréhension générale. La nouvelle norme NF C15-100, publiée par l'AFNOR, rendra illégale l'installation de ces dispositifs à partir du 23 août 2025. Cette mesure intervient alors que ces panneaux connaissent une popularité croissante auprès des particuliers souhaitant réduire leur facture énergétique et leur empreinte carbone.
Revirement dans l'affaire de l'interdiction des panneaux solaires : l'ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) a déclaré que la nouvelle norme AFNOR ne concernait pas les panneaux solaires plug-and-play et a ajouté même que l'utilisation de ce genre de panneau sont à privilégier pour l'autoconsommation individuelle. L'agence a également ajouté qu'il fallait sélectionner soignement les modèles pour qu'ils correspondent à votre installation électrique.
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L'essor des panneaux solaires plug-and-play
Les panneaux solaires plug-and-play, également appelés kits solaires, offrent une solution accessible pour les particuliers désireux de produire leur propre électricité. Faciles à installer, ils se branchent directement sur une prise électrique standard, permettant ainsi une autoconsommation immédiate de l'énergie produite. Cette simplicité d'utilisation a séduit de nombreux Français, contribuant à la démocratisation de l'énergie solaire domestique.
Selon un article du Monde publié en octobre 2024, la capacité mondiale installée en solaire devrait augmenter de 29 % en 2024, atteignant une production équivalente à 40 réacteurs nucléaires. Cette croissance reflète l'engouement pour les solutions solaires, y compris les kits plug-and-play, qui permettent aux particuliers de participer activement à la transition énergétique.
Le rôle de l'AFNOR et la norme NF C15-100 qui interdit les panneaux solaires
L'Association Française de Normalisation (AFNOR) est l'organisme chargé de réguler les normes en France. Son objectif est de garantir la qualité, la sécurité et la compatibilité des produits et services sur le marché national. La norme NF C15-100 est la référence en matière d'installations électriques basse tension dans les bâtiments. Elle vise à assurer la sécurité des personnes et des biens en définissant les exigences techniques pour les installations électriques.
La nouvelle version de cette norme, qui entrera en vigueur le 23 août 2025, introduit des modifications significatives concernant les installations photovoltaïques. Cette mise à jour stipule que les panneaux solaires ne pourront plus être connectés directement à une prise électrique standard. À la place, ils devront être reliés à un circuit dédié, équipé d'un disjoncteur spécifique, afin de prévenir tout risque de surcharge ou de court-circuit.
Les raisons de cette interdiction
La principale motivation derrière cette interdiction est la sécurité. Les autorités craignent que le branchement direct de panneaux solaires sur une prise domestique puisse entraîner des risques électriques, notamment en cas de surcharge du circuit ou de mauvaise installation. En imposant un circuit dédié, la norme vise à réduire ces risques et à garantir une meilleure protection des installations électriques domestiques.
Cependant, cette décision suscite des interrogations. Les kits solaires plug-and-play sont conçus pour être sûrs et conformes aux normes européennes en vigueur. De plus, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) a publié un guide encourageant l'utilisation de ces dispositifs, soulignant leur contribution positive à la transition énergétique. L'interdiction pourrait donc freiner l'adoption de solutions solaires par les particuliers et ralentir les efforts de décarbonation.
Comparaison avec nos voisins européens
La position de la France contraste avec celle de ses voisins européens. Par exemple, la Belgique a récemment légalisé les kits solaires plug-and-play. Synergrid, la fédération belge des gestionnaires de réseaux d'électricité et de gaz, a modifié ses prescriptions techniques pour permettre leur utilisation à partir du 17 avril 2025. Cette décision vise à encourager l'autoconsommation et à faciliter l'accès des particuliers à l'énergie solaire.
En Allemagne, les kits solaires plug-and-play sont également autorisés, sous réserve de respecter certaines conditions techniques, notamment une puissance maximale définie et l'obligation de déclarer l'installation auprès du gestionnaire de réseau. Ces mesures visent à garantir la sécurité tout en favorisant le développement de l'énergie solaire domestique.
Ces exemples montrent qu'il est possible de concilier sécurité électrique et promotion des énergies renouvelables. La décision française d'interdire les panneaux solaires plug-and-play pourrait donc apparaître excessive et contradictoire en ces temps de consommation responsable, surtout si des solutions techniques existent pour garantir leur sécurité.
L'interdiction annoncée des panneaux solaires plug-and-play en France, prévue par la nouvelle norme NF C15-100, soulève de nombreuses questions. Si la sécurité des installations électriques est une préoccupation légitime, il est essentiel de trouver un équilibre entre cette exigence et la promotion des énergies renouvelables accessibles au grand public.
À l'heure où la transition énergétique est une priorité, il serait regrettable de freiner l'adoption de solutions simples et efficaces pour les particuliers. Une concertation entre les différents acteurs du secteur pourrait permettre de trouver des solutions adaptées, conciliant sécurité et développement durable.