
D’un trait de plume, Donald Trump a bouleversé la trajectoire des véhicules électriques aux États-Unis. En révoquant une des ambitions phares de son prédécesseur, il redéfinit l’avenir de l’industrie automobile et ravive un débat où s’entremêlent enjeux économiques, environnementaux et politiques. Que cache cette décision aux répercussions globales ?

Le 20 janvier 2025, Donald Trump a été investi en tant que 47ᵉ président des États-Unis, marquant ainsi son retour à la Maison-Blanche après une absence de quatre ans. La cérémonie d'investiture s'est déroulée à la Rotonde du Capitole, à Washington, en présence du vice-président JD Vance.
Dès ses premières heures au pouvoir, le président Trump a signé une série de décrets visant à démanteler plusieurs politiques de son prédécesseur, Joe Biden. Parmi ces mesures, l'une des plus significatives concerne l'abrogation de l'objectif fixé par l'administration Biden visant à ce que 50 % des véhicules neufs vendus aux États-Unis soient électriques d'ici 2030.
Retour sur la politique de Joe Biden en matière de véhicules électriques
En 2021, le président Joe Biden avait signé un décret établissant un objectif ambitieux : faire en sorte que la moitié des ventes de véhicules neufs aux États-Unis soient des véhicules électriques (VE) d'ici 2030. Bien que cet objectif ne soit pas juridiquement contraignant, il avait reçu le soutien de nombreux constructeurs automobiles nationaux et internationaux. Cette initiative s'inscrivait dans une stratégie plus large visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à promouvoir les énergies propres.
Les mesures prises par l'administration Trump
Le décret signé par le président Trump révoque l'ordre exécutif de 2021 et ordonne le gel des fonds non dépensés destinés aux infrastructures de recharge pour véhicules électriques, issus d'un fonds de 5 milliards de dollars. De plus, l'administration Trump envisage de mettre fin aux crédits d'impôt fédéraux pour l'achat de VE et de revoir les normes d'émissions plus strictes pour les automobiles. Une autre mesure notable est la tentative de suppression de l'exemption accordée à la Californie, qui lui permettait d'interdire la vente de véhicules uniquement à essence d'ici 2035.
Répercussions économiques et environnementales
Ces décisions pourraient avoir des conséquences significatives sur l'industrie automobile et l'environnement. Sur le plan économique, le retrait des subventions et des incitations fiscales pourrait ralentir l'adoption des VE, affectant les constructeurs qui ont massivement investi dans l'électrification de leurs gammes. Les actions de certains rivaux de Tesla, tels que Rivian et Lucid, ont déjà connu une baisse notable suite à ces annonces.
D'un point de vue environnemental, le ralentissement de l'adoption des VE pourrait entraîner une augmentation des émissions de gaz à effet de serre, compromettant les efforts déployés pour lutter contre le changement climatique. Les organisations environnementales expriment des inquiétudes quant à l'impact de ces mesures sur la qualité de l'air et la santé publique.
Les implications pour Elon Musk et Tesla
Paradoxalement, certaines de ces mesures pourraient bénéficier à Elon Musk, PDG de Tesla et considéré comme un allié de Donald Trump. En gelant les fonds fédéraux destinés aux infrastructures de recharge, le gouvernement pourrait indirectement renforcer la position de Tesla, qui dispose déjà d'un réseau de superchargeurs bien établi. Cela pourrait permettre à l'entreprise de consolider sa part de marché et d'augmenter ses profits, en raison de la dépendance accrue des conducteurs de VE à son infrastructure propriétaire.
Enjeux environnementaux, politiques et énergétiques
Ces décisions soulèvent des questions complexes à l'intersection de l'environnement, de la politique et de l'énergie. Sur le plan environnemental, le recul des politiques favorables aux VE pourrait compromettre les engagements des États-Unis en matière de réduction des émissions et d'atténuation du changement climatique.
Politiquement, ces mesures illustrent un changement de cap significatif entre les administrations Biden et Trump, reflétant des visions divergentes sur le rôle du gouvernement fédéral dans la promotion des technologies propres et la lutte contre le changement climatique.
Sur le plan énergétique, la promotion continue des combustibles fossiles par l'administration Trump pourrait retarder la transition vers des sources d'énergie renouvelables, avec des implications à long terme pour la sécurité énergétique et la compétitivité économique des États-Unis.
En conclusion, le décret signé par le président Trump abrogeant l'objectif de 50 % de véhicules électriques d'ici 2030 marque un tournant décisif dans la politique environnementale et énergétique des États-Unis. Les répercussions de cette décision se feront sentir tant au niveau national qu'international, affectant l'industrie automobile, l'environnement et les dynamiques politiques et économiques mondiales.