
Une étude a permis à une entreprise chinoise de commencer à réduire le temps de travail de ses employées et de leur donner plus de temps pour avoir des enfants.

L'essor du travail flexible comme antidote à la crise démographique
La Chine, autrefois prompte à restreindre sa croissance démographique par des politiques strictes de contrôle des naissances, se retrouve aujourd'hui à l'avant-garde d'une quête mondiale pour résoudre le problème du faible taux de natalité. Selon un rapport du Bureau national des statistiques de Chine, les employés travaillent en moyenne 48,9 heures par semaine, un chiffre en augmentation par rapport aux 46,7 heures de 2019. Cette charge de travail excessive est considérée comme un frein majeur à la formation de nouvelles familles, comme le souligne Wu Ruoshi, une jeune chinoise de 28 ans, qui déclare que l'épuisement généralisé laisse peu de place aux rencontres et à la vie familiale.
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Des chercheurs des universités de Stanford, de Hong Kong et de Pékin se sont penchés sur cette problématique en étudiant l'impact de l'adoption de modèles de travail flexibles chez Trip.com, un acteur majeur du secteur touristique en Chine. L'étude, publiée dans Nature, a démontré que l'introduction d'une journée de travail hybride ne nuisait pas à la productivité. Au contraire, elle a permis d'augmenter la satisfaction et la fidélisation des employés. Ce résultat témoigne de l'importance cruciale de l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée pour contrer la crise démographique comme l'a affirmé James Jianzhang Liang, président de Trip.com, lors d'une conférence mondiale.
Le modèle japonais inspire la Chine
Inspirée par ces résultats prometteurs, la Chine envisage d'adopter des semaines de travail de quatre jours, un modèle déjà expérimenté avec succès au Japon. La société japonaise Itochu Corp a montré que des ajustements dans les horaires de travail pouvaient entraîner une augmentation notable du taux de natalité parmi ses employés. En supprimant les quarts de nuit et en introduisant des horaires de travail plus flexibles après la pandémie, Itochu Corp a constaté une hausse continue du nombre d'enfants nés de ses employés. Cette approche a été renforcée par la mise en place de structures d'accueil pour les enfants près des lieux de travail, intégrant ainsi un soutien familial direct.
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En réponse à ces exemples, Trip.com envisage de réformer son organisation du travail pour ses 36 000 employés, en explorant la possibilité d'une semaine de travail de quatre jours avec des journées de dix heures. Cette initiative s'inscrit dans une volonté plus large d'améliorer la compétitivité sur le marché du travail et de soutenir les politiques gouvernementales en faveur de la natalité. L'espoir est que ce modèle de travail hybride puisse être adopté par un nombre croissant d'employeurs, contribuant ainsi à une revitalisation démographique nécessaire.
Ces changements potentiels témoignent d'une prise de conscience croissante de l'importance d'un environnement de travail flexible pour répondre aux défis démographiques actuels. Alors que d'autres pays observent ces initiatives avec intérêt, la Chine pourrait bien devenir un exemple majeur de l'efficacité des politiques de travail flexibles dans la stimulation de la natalité, influençant ainsi les stratégies économiques et sociales à l'échelle mondiale.