Si les montres connectées sont pratiques et de plus en plus perfectionnées, elles conservent un défaut pour le moins gênant : une autonomie souvent trop faible. Des chercheurs chinois auraient trouvé une parade grâce à une technologie rechargeant les montres grâce à notre propre chaleur corporelle…
Des montres connectées qui se rechargent à l’aide de la chaleur de notre corps
La plupart des montres connectées actuelles à l’instar des Galaxy Watch, Apple Watch ou encore Pixel Watch peinent à dépasser un ou deux jours d’autonomie, ce qui oblige à les recharger constamment. Certains modèles de chez Huawei, Garmin ou Xiaomi parviennent à faire mieux avec en moyenne une semaine d’autonomie. Garmin est même allé encore plus loin avec la recharge solaire pour son Instinct Solar par exemple, qui permet de retrouver un peu d’autonomie avec l’énergie du soleil.
Des chercheurs chinois travaillent en ce moment sur une toute autre piste : recharger des montres à l’aide de la chaleur que dégage notre propre corps. Publiée dans la prestigieuse revue "Science", cette expérience repose sur l'utilisation de la chaleur corporelle humaine pour générer de l'électricité, éliminant ainsi le besoin de batteries rechargeables pour les montres connectées.
Les chercheurs de l'Université de technologie du Queensland à Brisbane, en Australie, dirigés par le Dr Zhi-Gang Chen, ont développé un film thermoélectrique flexible (F-TED), qui transforme la chaleur du corps en énergie électrique. Cette innovation surpasse significativement les technologies précédentes en matière d'efficacité et de flexibilité. Leur dispositif utilise des matériaux comme le tellurure de bismuth, communément employé dans les systèmes de refroidissement électronique, mais avec une approche nouvelle qui en augmente la performance de 34 fois par rapport aux générations antérieures.
Ce qui rend cette découverte particulièrement intéressante est la possibilité d'intégrer ce film directement dans le bracelet d'une montre connectée. La chaleur générée par notre corps humain pourrait alors alimenter l'appareil en continu. En plus de fournir de l'énergie, le dispositif a aussi la capacité de refroidir les composants électroniques, ouvrant la voie à une gestion thermique intégrée dans les produits de demain.
Les implications et le futur des dispositifs portables
Les implications de cette technologie sont vastes et prometteuses. Imaginez ne plus jamais avoir à penser à la charge de votre montre connectée, que ce soit pour suivre votre activité quotidienne, recevoir des notifications ou surveiller votre santé. Le F-TED pourrait être une solution durable et écologique, réduisant notre dépendance aux batteries lithium-ion, qui posent des problèmes de recyclage et d'impact environnemental.
Cependant, cette technologie n'est pas encore prête pour une commercialisation à grande échelle. Les chercheurs admettent que, bien que prometteur, le chemin vers une production industrielle implique encore des défis à surmonter. La flexibilité du matériau doit être améliorée pour qu'il puisse être intégré de manière confortable dans des produits portables. De plus, il faudra s'assurer que la production de ces nouveaux dispositifs soit économiquement viable et que leur performance reste constante dans des conditions d'utilisation réelles.
En outre, une telle technologie ne se limiterait pas qu’aux montres connectées et pourrait être adaptée à d'autres appareils portables, comme les bracelets de fitness ou même les dispositifs médicaux comme les patchs de surveillance de la santé.
L'utilisation de la chaleur corporelle pour alimenter ces appareils pourrait non seulement améliorer leur autonomie mais aussi leur portabilité et leur confort d'utilisation. En revanche, l’énergie ainsi générée serait pour le moment insuffisante pour recharger des appareils plus gourmands comme des smartphones par exemple.