La Superman Dance, dernier défi viral sur TikTok, séduit les adolescents avec ses acrobaties spectaculaires mais inquiète les établissements scolaires en raison des blessures qu'elle engendre. Décidément, les challenges idiots font vraiment partie de la culture internet à toutes les époques.
Qu’est-ce que la Superman Dance ?
La Superman Dance, c'est l'un des derniers phénomènes viraux sur TikTok. En quelques jours, le challenge a envahi les réseaux sociaux et les cours d’écoles en France, captivant la génération Z par son aspect spectaculaire, collectif et drôle pour les ados. Inspirée par la posture emblématique du super-héros Superman, cette tendance consiste à exécuter une chorégraphie acrobatique à trois participants. Deux personnes se tiennent face à face, les mains jointes, formant une base, tandis qu’un troisième protagoniste s’élance à la manière de Superman, bras tendu, imitant un envol. Et puisqu'un exemple vaut mille mots, voici un TikTok emblématique du challenge :
Vous savez comment sont les réseaux sociaux : chaque personne qui reproduit le challenge essaye d'y aller de sa petite touche d'originalité, poussant le délire toujours plus loin pour augmenter le potentiel viral de la vidéo. Ainsi, énormément d'ados vont au bout du concept et les porteurs se mettent à propulser le voltigeur dans les airs pour simuler un véritable vol. Bien entendu, ça finit souvent en chute. La plupart du temps, il n'y a rien de grave, on rigole bien et pouf, le compteur de vues augmente incitant d'autres ados à reproduire la Superman Dance.
Mais cet engouement n’est pas sans conséquences. Réaliser ce défi, surtout sans préparation ni encadrement, comporte des risques. Les vidéos documentant des échecs spectaculaires – chutes violentes, collisions, et blessures – sont devenues au moins aussi virales que les Superman Dance réussies. Certains TikTok montrent des participants se cognant la tête contre des plafonds, subissant de violents impacts au sol ou se tordant de douleur à cause des bras de leurs camarades qui tapent au mauvais endroit.
En réponse à ces incidents, plusieurs établissements scolaires français, notamment dans la Manche, ont interdit cette activité dans leurs enceintes. Mieux encore, des communications ont été envoyées aux parents pour les sensibiliser aux risques encourus. TikTok, de son côté, a également pris des mesures préventives, bloquant certaines recherches liées à la Superman Dance et affichant des avertissements sur les vidéos concernées. Bien évidemment, ces actions restent limitées face à l’attrait persistant de la tendance. Tous les jours, des tonnes de vidéos sont publiées (celle que nous vous avons partagée ci-dessous a été postée pendant la rédaction de cet article par exemple).
Un défi symptomatique des dérives des réseaux sociaux
La Superman Dance s’inscrit dans une longue liste de défis viraux controversés qui ont malheureusement l'air de faire partie de l'ADN d'internet. L’attrait pour ces challenges repose sur leur nature spectaculaire, mais aussi sur les récompenses symboliques qu’ils procurent : likes, partages, et reconnaissance au sein d’une communauté numérique. Les ados sont en quête de validation sociale et cette quête de validation sociale pousse parfois les jeunes à prendre des risques inconsidérés, motivés par la pression de la performance et le potentiel de célébrité éphémère. Parce que oui, les algorithmes de recommandation n'ont pas de morale : si une vidéo sucite de la rétention et de l'interraction, l'algo la poussera.
Au-delà des dangers physiques, ces "défis" posent aussi des questions sur leur impact psychologique. L’effet viral des contenus peut renforcer une pression de conformité chez les adolescents, les poussant à participer pour ne pas se sentir exclus. TikTok, Instagram, Snapchat... tous les réseaux sociaux ont déjà été viement critiqués, études scientifiques à l'appui, pour leur influence négative sur la santé mentale des jeunes.
D'ailleurs, le problème s'éttend au-delà des réseaux et d'internet. Il semble assez facile de toujours condamner le numérique mais les cours de récré du XXè siècle avaient elles aussi droit à leurs jeux dangereux conçus par des ados en quête d'adrénaline et de validation sociale. Qui n'a jamais entendu parlé du fameux jeu du foulard par exemple ?
Face à ces dérives, les établissements scolaires et les parents jouent un rôle central dans la prévention. Outre les interdictions ponctuelles, il est crucial de sensibiliser les jeunes à ces mécanismes normaux dans le cadre de leur socialisation secondaire. Plus que de la répression, il faut accompagner les jeunes.