Apple continue à être regardée de travers dans certains pays du globe concernant la fermeture de ses services. Les décisions prises en Europe à l’encontre de l’App Store donnent des idées à certaines autres contrées, qui n’hésitent pas à lancer un ultimatum à l’entreprise.
Jusqu’où Apple est-il prêt à aller pour conserver le monopole de son système de paiement au sein de l’App Store ? La question se pose réellement, alors que la firme de Cupertino n’a pas eu d’autre choix que d’ouvrir iOS à des plateformes de téléchargement alternatives afin de pouvoir continuer à vendre ses produits en Europe. Dans le reste du monde, cependant, Apple continue à appliquer ses propres règles, mais cela pourrait changer.
Le Brésil se fâche contre Apple
Au Brésil, le Conseil administratif de défense économique (Cade) a décidé de mettre à son tour les pieds dans le plat. Le lundi 25 novembre dernier, il a sommé Apple de lever les restrictions sur les méthodes de paiement pour les achats in-app, et lui a donné 20 jours pour le faire. La demande comprend également la mise en place d’une communication permettant aux développeurs d’informer les utilisateurs de leurs applications des possibilités de paiement en dehors de l’App Store.
Reuters explique que cette demande intervient alors que le Cade a ouvert une enquête suite à une plainte, déposée en 2022, par le géant du commerce électronique MercadoLibre à l’encontre d’Apple. Ce géant du e-commerce sud-américain accuse Apple d’imposer des restrictions injustifiées dans la distribution de biens numériques via les applications disponibles au sein d’iOS. L’impossibilité de vendre des contenus à l’extérieur des applications et la nécessité de passer obligatoirement par le système de paiement d’Apple, qui ponctionne un généreux pourcentage au passage, sont au cœur de l’affaire.
Apple face à un choix risqué et coûteux
Si l’entreprise américaine ne se met pas en conformité avec la demande du Cade avant la fin du délai de 20 jours, elle risque d’être soumise à une amende de non-conformité équivalente à 41 000 euros par jour de retard. Approchée par Reuters, Apple n’a pas souhaité commenter la situation, mais on imagine que la requête passe aussi mal qu’en Europe.
Le Brésil est un pays qui compte 200 millions d’habitants et Apple n’a probablement pas envie de se priver d’un tel marché. Aussi, la firme ne va sans doute pas avoir d’autre choix que d’appliquer au Brésil ce qu’elle fait déjà en Europe : les outils sont déjà prêts, les délais pour les mettre en place pourraient donc être relativement courts. Mais d’un autre côté, si Apple accepte les demandes brésiliennes, cela n’empêchera pas d’autres pays de formuler les mêmes. Et à ce compte-là, Apple pourrait bien dire adieu à sa position de quasi-monopole au sein de l’App Store.