Très engagée dans le domaine de l’écologie, la Norvège vient de passer un jalon qu’aucun autre pays au monde n’a encore atteint dans le domaine des véhicules électriques. Mais pour en arriver là, le pays utilise un moyen assez cynique quand on y réfléchit.
On voit de plus en plus de véhicules électriques rouler en Europe. Et pourtant, ces derniers sont loin, très loin d’égaler le parc de véhicules qui utilisent de l’essence, et encore moins de le dépasser ! Cependant, il y a tout de même un pays en Europe où c’est le cas, et c’est même le seul au monde : il s’agit de la Norvège.
La Norvège, numéro 1 des voitures électriques, mais…
L’information, dévoilée en début de semaine, a de quoi faire plaisir à tous les amoureux des voitures électriques. En août 2024, 94 % des nouvelles voitures immatriculées dans le pays étaient intégralement électriques. Aujourd’hui, 754 000 voitures électriques circulent dans le pays, contre 753 000 modèles qui roulent avec de l’essence. La bascule est encore fragile, mais elle est réelle !
Cependant, il convient de relativiser cette information, qui ne concerne que les véhicules à essence : ceux qui roulent au diesel sont encore fortement majoritaires. Sur un parc de 2,8 millions de voitures conduites par des particuliers, 26,3 % sont des modèles entièrement électriques, 7,3 % sont des hybrides rechargeables et 5,4 % sont des hybrides. Mais au global, les véhicules thermiques sont toujours majoritaires, avec 34,8 % d’entre eux qui roulent au diesel et 26,2 % qui roulent à l’essence.
Néanmoins, pour l’Office norvégien des transports routiers (OFV), ce constat est très encourageant. « C’est historique. C’est un jalon que peu de gens auraient imaginé il y a dix ans. L’électrification du parc automobile progresse à un rythme soutenu, et la Norvège avance à grands pas pour devenir le premier pays au monde avec un parc automobile dominé par les voitures électriques », a ainsi déclaré Øyvind Solberg Thorsen, le directeur de l’OFV.
Une percée de l’électrique possible grâce… au pétrole !
Il faut aussi souligner que le nombre de véhicules qui roulent au diesel est en douce baisse depuis plusieurs années. Les Norvégiens qui changent de voiture sont motivés à se tourner vers un modèle électrique via un grand nombre d’avantages : les véhicules électriques sont exemptés de taxes sur les ventes et les émissions, ils bénéficient de réductions aux péages et dans les parkings et ils sont même autorisés à utiliser les voies de bus.
Le fait que la Norvège soit l’un des pays les plus riches du monde est aussi un atout pour les acheteurs de VE, qui sont nettement plus chers que les modèles thermiques. Résultat : 90 % des véhicules neufs vendus en Norvège sont désormais électriques.
L’ironie de cette situation, c’est que les incitations fiscales proposées par la Norvège aux acheteurs de voitures électriques sont largement financées par la vente de pétrole à d’autres pays… Et cela devrait lui permettre d’arrêter la vente de véhicules roulant à l’essence et au diesel à partir de l’année prochaine. Conclusion, la Norvège a à la fois du pétrole et des idées, et ça lui réussit.