Malgré sa position forte sur le marché, Sony est aussi un adepte des polémiques au travers de quelques-uns de ses employés historiques. Pour le coup, son ancien PDG Chris Deering vient remuer le couteau dans la plaie.
"Allez à la plage pendant an"
On se souvient des nombreux propos choc de Jim Ryan, ancien PDG de Sony Interactive Enrtertainment, mais voilà que Chris Deering vient ajouter sa pierre à l'édifice. Pour rappel, Deering est l'ancien patron de Sony Computer Entertainment Europe de 1995 à 2005, avant d'assurer la direction de Codemasters de 2006 à 2010. Un ponte du jeu vidéo et s'il connaît sans doute l'industrie comme sa poche, il y a toutefois l'art et la manière de dire, surtout quand on évoque le douloureux sujet des récents licenciements chez PlayStation.
C'est au sein du podcast My Perfect Console que Deering s'est exprimé sur le sujet, s'adressant à tous les licenciés :
C'est comme la pandémie, vous allez devoir prendre quelques mesures… trouver comment vous en sortir, conduire un Uber ou autre, partir à la recherche d'un endroit bon marché pour vivre et aller à la plage pendant un an. Mais restez bien au courant de l'actualité professionnelle, car une fois que vous êtes descendu du train, c'est beaucoup plus difficile d'y remonter. Mais je suis optimiste quant à l'avenir, même pour les personnes qui ont récemment été licenciées.
Forcément, conseiller à tous ceux qui ont perdu leur emploi de devenir chauffeur Uber et d'aller se relaxer à la plage pendant un an, ce n'est pas vraiment passé et surtout pas sur les réseaux sociaux, où ces propos sont repris et pointés du doigt fermement. Deering se permet tout de même de justifier son discours.
Des licenciements prévisibles selon Deering
Il convient toutefois de préciser que ces paroles ne sortent pas de nulle part. Avant et après, Chris Deering a aussi donné son avis sur les licenciements et la situation dans laquelle se trouvaient certains studios de Sony, fermés récemment à l'instar de Sony London.
Je ne pense pas qu'il soit juste de dire que les licenciements qui en ont résulté ont été motivés par la cupidité. J'ai toujours essayé de réduire au minimum la vitesse à laquelle nous avons embauché du personnel, car j'ai toujours su qu'il y aurait un cycle et je ne voulais pas me retrouver avec les mêmes problèmes que Sony chez Electronics.
Bien sûr, il y a eu récemment un gros licenciement chez Sony Studios et à Londres, mais tout le studio est géré depuis Amsterdam depuis quelques années, et… je ne sais pas, mais si l’argent ne vient pas des consommateurs pour le dernier jeu, il sera difficile de justifier de dépenser de l’argent pour le développement d'un nouveau projet. Je pense que c’est probablement très douloureux pour les managers, mais je ne pense pas que les compétences dans ce domaine (du développement de jeux) mèneront à une vie de pauvreté ou de limitation.
Chris Deering précise donc qu'un cycle était à prévoir (et les licenciements qui allaient avec) et qu'il était surtout judicieux de ne pas continuer à embaucher davantage tout en sachant qu'il allait être nécessaire de licencier un jour. Il souligne aussi la folie vidéoludique générée par la pandémie du Covid-19, où "un paquet de pognon" a été injecté dans les studios pour répondre aveuglément à une demande importante du public… pour licencier en masse dès le retour à la normale. "Vraiment, c'est à cause de ce type d'excitation dans l'industrie que des conneries comme ça arrivent et c'est très triste, mais ça ne va pas durer éternellement. Les gars, réveillez-vous : ce n'est pas la première fois."