Nés avec Internet, les jeunes de la génération Z se révèlent particulièrement incompétents lorsqu’il s’agit d’utiliser un ordinateur pour taper des textes. Un problème révélateur des habitudes prises dès le plus jeune âge, notamment via les écrans tactiles.
Utiliser un ordinateur nécessite d’avoir un minimum de compétences, mais, de toute évidence, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. C’est le constat réalisé par le Wall Street Journal, un média américain réputé.
La génération Z désigne les personnes nées après 1995. Les plus « anciens » ont donc la trentaine aujourd’hui, et ils peuvent se targuer d’être nés à l’heure d’Internet : il s’agit de la première génération à ne pas avoir connu le « monde d’avant », celui où rien, ou presque, n’était connecté, à part peut-être le Minitel.
Des jeunes gens qui ne savent pas taper au clavier
Quasiment née avec un ordinateur entre les mains, la génération Z sait se servir des machines de ce genre… Mais elle ne sait pas taper à l’ordinateur de manière habile, sans avoir à regarder les touches. Un constat qui étonne les enseignants, mais aussi les parents de nombreux élèves américains. Pendant longtemps, des cours étaient dispensés pour apprendre aux élèves à taper sur un clavier. En 2000, 44 % des élèves américains sortant du lycée avaient suivi des cours de ce genre et savaient donc taper. Mais la plupart de ces cours ont disparu : en 2019, seuls 2,5 % des lycéens avaient suivi un enseignement de ce genre. Et une bonne partie des représentants de la génération Z ne prennent pas le temps de l’acquérir par eux-mêmes.
Cela concerne même les célébrités : dans une interview accordée au magazine Rolling Stone, la chanteuse Billie Eilish, représentante connue de la génération Z — elle est née en 2001 — a elle-même déclaré : « Je n’ai jamais appris à taper parce que ce n’était pas de ma génération, et maintenant je le regrette ».
Une révolution technologique avec un impact sur la pratique
La révolution technologique qui a mis à mal la nécessité d’utiliser un clavier, c’est bien évidemment la démocratisation des écrans tactiles. Les smartphones et les tablettes ont, pour beaucoup, remplacé les ordinateurs et leurs claviers physiques. On peut même considérer que, pour certains jeunes nés à la limite de la génération Z (en 2012), le smartphone a toujours été là et le PC un peu moins.
Le problème, c’est qu’il reste bien souvent indispensable de taper des textes au clavier. Pour les études, tout d’abord : il faut rendre des devoirs, des mémoires universitaires et d’autres documents qui peuvent compter des dizaines de pages. Et lorsque taper au clavier avec précision s’avère difficile, cela se traduit par de la fatigue, des coquilles dans les textes, voire un désintérêt pour le travail.
Il existe aussi de nombreuses situations professionnelles dans lesquelles avoir une maîtrise du clavier est indispensable. Bientôt, il sera de bon ton d’indiquer sur un CV que l’on sait taper au clavier sans regarder les touches…
Une évolution générationnelle ?
Le constat réalisé par le Wall Street Journal en rappelle forcément un autre : celui de la génération Y, aussi appelée « milleniale », qui a, quant à elle, connu la transition entre l’écriture manuscrite et le clavier. Si vous avez entre 30 et 40 ans, vous savez sans doute de quoi on parle : écrire plus de quelques lignes à la main devient très vite une souffrance !
Alors, quelle sera la prochaine étape ? Le Wall Street Journal évoque la dictée orale des textes. Mais malgré les améliorations apportées par les intelligences artificielles, cette technologie reste encore très faillible. Reste à savoir si, un jour, nous n’aurons plus besoin d’écrire du tout pour coucher nos réflexions sur le papier ou sur l’écran.