Alors que l'Allemagne était considérée comme un pionnier de la voiture électrique en Europe, le pays semble marquer un coup d'arrêt dans cette transition énergétique. Après avoir supprimé les aides à l'achat pour les particuliers, le gouvernement allemand a mis en place de nouvelles mesures incitatives, mais uniquement destinées aux entreprises.
Un changement de cap stratégique pour l’Allemagne
L'Allemagne, longtemps considérée comme un champion de la mobilité électrique en Europe, a pris une décision surprenante : mettre fin aux aides à l'achat pour les voitures électriques. Cette mesure a eu des conséquences immédiates sur les ventes, qui ont fortement chuté. Le prix, déjà un frein important, est devenu encore plus déterminant pour les consommateurs. Face à ce ralentissement, le gouvernement allemand a décidé de rediriger ses efforts vers les entreprises. En proposant des allégements fiscaux pour les véhicules électriques de fonction, il vise à accélérer le renouvellement des flottes et à soutenir l'industrie automobile.
Si à première vue, cette décision semble pénaliser les particuliers, elle pourrait avoir des effets positifs à moyen terme. En effet, la multiplication des véhicules électriques d'occasion issus des flottes d'entreprises pourrait faire baisser les prix et rendre ces véhicules plus accessibles à tous. Cette évolution de la politique allemande a des répercussions à l'échelle européenne. Les autres pays membres de l'Union européenne sont attentifs à cette expérience et pourraient être amenés à revoir leurs propres politiques en matière de véhicules électriques.
En France, Renault s’inquiète…
Dans le même temps, le marché européen de l'électrique, pourtant porteur d'espoir pour la transition énergétique, connaît un véritable coup de frein. Les chiffres sont sans appel : en août dernier, les ventes de véhicules électriques ont chuté de 10,8% par rapport à l'année précédente, ne représentant plus que 12,5% du marché total. Pour les constructeurs, c’est un véritable problème puisque pour respecter les normes européennes en matière d'émissions de CO2, ces derniers sont contraints de réduire drastiquement leur production de véhicules thermiques, au risque de s'exposer à des amendes colossales.
Selon Luca de Meo, le PDG de Renault Group, « si l'électrique reste au niveau d'aujourd'hui, l'industrie européenne va peut-être devoir payer 15 milliards d'euros d'amende ou renoncer à la production de plus de 2,5 millions » d'unités. Pour grossir le trait, les industriels (dont Renault) souhaitent notamment que les règles européennes tiennent compte des spécificités de chaque marché et des difficultés liées à la transition énergétique. Ils plaident également pour une plus grande visibilité sur les politiques publiques en matière de mobilité électrique, afin de favoriser les investissements et de rassurer les consommateurs.