Si la saga Alien est l’une des plus licence de science-fiction les plus célébrées, elle a également connu son lot d’écueils. Le créateur de la licence lui-même semble reconnaître certaines erreurs d’exploitation.
Lorsqu’il réalise Alien en 1979, Ridley Scott n’a probablement pas idée qu’il s’apprête à sortir l’un des films les plus cultes de l’histoire de la science-fiction. Naîtra alors une licence qui donnera sept suites au premier film et une myriade d'œuvres dérivées en jeux vidéo, comics, romans et autres. Au milieu de tout ça, la 20th Century Fox se met en tête de mélanger sa licence d’horreur SF avec une autre œuvre de science-fiction particulièrement populaire à l’époque : la licence Predator. Un mélange qui n’a visiblement pas particulièrement plu à Ridley Scott.
Alien : une saga redondante ?
En effet, dans une entrevue avec le Hollywood Reporter, et alors qu’il discutait du possible futur de la licence, le réalisateur anglais déclarait :
Je pense qu’Alien vs. Predator était une idée stupide. Je ne sais même pas s’il a bien marché ou pas. Mais d’une manière ou d’une autre, ça a abattu la licence. Le concept d’origine du xénomorphe est très lié à Mère Nature. C’est simplement un coléoptère qui pond ses œufs dans un insecte qui ne se doute de rien et, ce faisant, devient l'hôte de cette nouvelle créature. (...) Et vous ne pouvez pas répéter ça en boucle sinon ça devient ennuyant.”
Il semble que, pour Ridley Scott, la licence est toujours à risque de devenir redondante et que la prémisse simple qui la dirige, c’est-à-dire “des personnages tombent nez à nez avec un xénomorphe et doivent survivre”, ne peut être déclinée à l’infini. Un tel point de vue explique aisément la direction choisie par le réalisateur pour ses films Prometheus et Alien : Covenant, qui choisissent plutôt la voie de la préquelle en tentant d'observer la relation des êtres humains à la création et aux dieux.
Un retour incertain
Cela étant dit, la licence Alien vs Predator a une histoire plutôt intéressante puisqu’elle est en réalité lancée en 1989 par une série de comics du même nom. C’est d’ailleurs dans le champ du comic book que la saga sera la plus prospère puisqu’elle connaîtra près d’une trentaine de volumes différents, dont des crossovers avec Batman, Superman, Terminator et même Judge Dredd. Les deux films de la saga quant à eux, réalisés par Paul W.S Anderson (Dead or Alive, Resident Evil) et les frères Strause (Skyline) respectivement, sont très largement considérés comme les pires films des trois IP qui les composent (Alien, Predator et Alien vs Predator).
Si les deux licences ont su rebondir de leur côté, avec le récent Prey de Dan Trachtenberg et l’Alien : Romulus de Fede Alvarez, la licence Alien vs Predator a disparu avec le rachat de la Fox par Disney. En effet, ce rachat a signifié la transition des droits de la licence en comics depuis Dark Horse (qui éditait jusqu’alors les comics AvP) vers Marvel, qui a bien édité de nouveaux comics Alien, Predator, mais aucun crossover entre les deux.