Dans l'ombre de la saga Alien, un réalisateur reste marqué par un film dont il n'a jamais pu se défaire. Trente-deux ans après, le spectre de cet épisode maudit continue de hanter ses pensées.
Une saga culte inarrétable
Alien : Romulus provoque toujours autant d’effroi au cinéma. Ce nouvel opus de la saga éponyme est un carton, qui a permis de récupérer un certain nombre de fans. Même si son démarrage à 41,5 millions de dollars est plus bas que celui des précédents films, ses notes les détrônent. Sur Rotten Tomatoes, Romulus récolte 86 % d’avis positifs chez les fans et 80 % chez les critiques, qui le qualifient d’« hommage à ses prédécesseurs cauchemardesques tout en regorgeant de nouvelles frayeurs. » « Romulus injecte un peu de sang acide frais dans l'une des plus grandes franchises d'horreur du cinéma », ajoute l’agrégateur.
Une belle remontée depuis les échecs de Prometheus et Covenant, qui avaient pourtant réussi le pari de ramener Ridley Scott, réalisateur du premier opus. Sauf qu'entre-temps, de nombreux autres cinéastes ont apposé leur patte à la saga, dont ce dernier qui n’assume toujours pas cet épisode.
Il déteste Alien 3
La saga Alien a vu passer plusieurs réalisateurs, chacun apportant sa propre vision et son style à cet univers emblématique. Ridley Scott a posé les bases avec le premier opus en 1979, créant un film de science-fiction imprégné de terreur psychologique. James Cameron a ensuite pris le relais avec Aliens en 1986, transformant l'horreur en une expérience d'action intense tout en approfondissant l'univers et ses personnages. Ce fut ensuite le tour de David Fincher, qui a marqué Alien 3 d'une atmosphère sombre et nihiliste, bien que le film ait souffert de nombreux problèmes de production, comme des réécritures et des changements de metteur en scène récurrents.
Et si aujourd’hui il s’inscrit comme un classique, Fincher n’assume toujours pas ce film. « J'ai dû travailler dessus pendant deux ans, je me suis fait virer trois fois et j'ai dû me battre pour chaque chose. Personne ne l'a détesté plus que moi ; à ce jour, personne ne le déteste plus que moi », a déclaré le cinéaste à The Guardian.
Comme il l’explique dans son interview, avant le tournage d’Alien 3, Fincher pensait que les producteurs étaient avant tout là pour tourner un bon film. Sauf que l’industrie cinématographique n’est pas aussi naïve et tendre, et qu’il est facile de se faire censurer. « J'ai appris à être un connard belliqueux. Il faut se battre pour les choses auxquelles on croit, et il faut savoir se positionner intelligemment pour ne pas devenir un simple bruit de fond », précise Fincher. Comme expliqué, le tournage a été particulièrement compliqué, notamment à cause des différents litiges créatifs entre les acteurs, le réalisateur et les producteurs, et de nombreuses versions de scénario ont été écrites avant que celle que l’on connaît arrive au cinéma. On comprend alors pourquoi David Fincher n’a réalisé qu’un seul film Alien et pourquoi il a laissé sa place à Jean-Pierre Jeunet pour La Résurrection.