Bien avant Disney et son Marvel Cinematic Universe, plusieurs super-héros de la Maison des Idées ont eu les honneurs d’une saga cinématographique qui leur était entièrement dédiée. Précurseur du genre, Blade interprété par Wesley Snipes fait un retour triomphal aux côtés de Ryan Reynolds et Hugh Jackman, mais doit en payer le prix. Son passé tumultueux refait surface en 2024.
Le retour du diurnambule au cinéma
Le succès de Deadpool et Wolverine repose en grande partie sur le fan service. Le retour du Hugh Jackman en Wolverine participe grandement à faire du film de Shawn Levy un carton absolu en 2024, et ce n’est pas la seule présence remarquée à l’écran. Entre Dafne Keen en X-23, Jennifer Garner en Elektra et Channing Tatum en Gambit, les fans sont aux anges.
Un autre super-héros fait un retour remarqué au cinéma cette année. Précurseur du genre super-héroïque 10 ans avec le MCU avec Iron Man, Blade toujours interprété par Wesley Snipes montre de nouveau les crocs au cinéma 20 ans après avoir pris sa retraite vampirique suite à Blade : Trinity. Malheureusement pour l’acteur américain, son retour sur le devant de la scène déterre son sombre passé.
Le sombre passé de Wesley Snipes
L’histoire remonte aux débuts des années 2020 et se déroule sur le tournage de Blade : Trinity réalisé par David S. Goyer. Sur ce troisième opus de la franchise, Wesley Snipes partage l’affiche avec Ryan Reynolds, Jessica Biel et Dominic Purcell, et ce fut extrêmement compliqué pour tout le monde. La star afro-américaine serait à l'origine des difficultés rencontrées pendant la production du long-métrage. Selon le comédien Patton Oswalt qui s’est exprimé pour la première fois à ce sujet en 2012 auprès de The AV Club, Wesley Snipes en serait venu aux mains avec le réalisateur. Il aurait tenté de l’étrangler.
Et il a essayé d'étrangler le réalisateur, David Goyer. Nous sommes sortis ce soir-là dans un club de strip-tease et nous avons tous bu. Il y avait un groupe de motards, et David leur a dit : 'Je paierai toutes vos boissons si vous venez sur le plateau demain et que vous prétendez être mon agent de sécurité. Wesley (Snipes) a paniqué et est retourné dans sa caravane. Le lendemain, Wesley s'est assis avec David et lui a dit : “Je pense que tu dois démissionner. Tu es nuisible à ce film”. David lui a répondu : "Pourquoi tu ne démissionnes pas ? On a tous tes gros plans et on peut tourner le reste avec ta doublure". Cela a tellement effrayé Wesley (Snipes) que, pour le reste de la production, il n'a plus communiqué avec le réalisateur que par le biais de Post-it. Et il signait chaque post-it "De la part de Blade". - (Patton Oswalt)
Plus tard, David S. Goyer est revenu sur les déclarations de Patton Oswalt et donné sa version des faits sans jamais réfuter ou confirmer les propos tenus en 2012. Le cinéaste botte évidemment en touche, mais confirme qu’il ne collabore plus depuis avec Wesley Snipes à la différence de Patton Oswalt.
Disons que j'ai énormément de respect pour Wesley (Snipes) en tant qu'acteur. C'était un ami. Nous ne sommes plus amis. Je suis ami avec Patton (Oswalt) et j'ai travaillé avec lui depuis ... Je ne pense pas que les personnes impliquées dans ce film aient eu une bonne expérience, certainement pas moi. Je ne pense pas que les personnes impliquées dans ce film soient satisfaites du résultat. C'était une production très torturée. - (David S. Goyer)
Wesley Snipes a pu par l’intermédiaire d’une entrevue accordée à The Guardian revenir sur cet incident et donner sa version des faits en 2020, soit 16 ans plus tard. Il nie en bloc ce qui lui est reproché et estime qu’il aurait fini en prison si cela s’était avéré vrai. Il pointe ensuite du doigt le racisme systémique et la présomption de culpabilité dont souffre la communauté afro-américaine aux Etats-Unis.
Laissez-moi vous dire une chose. Si j'avais essayé d'étrangler David Goyer, vous ne seriez probablement pas en train de me parler maintenant. Un noir musclé qui étrangle le réalisateur d'un film ira en prison, je vous le garantis. Cela fait partie des défis auxquels nous sommes confrontés en tant qu'Afro-Américains ici aux États-Unis - ces microagressions. La présomption qu'un Blanc peut faire une déclaration et que cette déclaration est vraie ! Pourquoi les gens croiraient-ils que sa version est vraie ? Parce qu'ils sont prédisposés à croire que le noir est toujours le problème. - (Wesley Snipes)
Un acteur aurait également été victime de brimades de la part de Wesley Snipes qui le qualifiait de “cracker”, un terme qui désigne les blanc pauvres des zones rurales états-uniennes. La relation entre “Blade” et Ryan Reynold n’était clairement pas au beau fixe, et cela incombe à l’humour du second mentionné. Lors de la promotion de Deadpool & Wolverine, Wesley Snipes a tenu à clarifier la situation auprès de Entertainment Weekly :
Certaines des choses qu'il a faites à l'époque ne relèvent pas vraiment de mon humour. Je ne suis pas à l'écoute de ce genre de choses. Je me suis donc dit que c'était un peu exagéré pour moi. Mais le voir le faire dans ce contexte (Deadpool & Wolverine) avait beaucoup de sens. Et le voir le faire et le faire bien, Ryan (Reynolds) fait quelque chose que la plupart des gens ne peuvent pas faire. Il est unique en ce sens, et il a trouvé une niche fantastique en faisant ce qu'il fait. Deadpool, c'est Ryan Reynolds toute la journée. C'était donc agréable. C'était agréable de travailler avec lui. C'était agréable de revenir. - (Wesley Snipes)
Tout est bien qui finit bien à Hollywood... entre Wesley Snipes et Ryan Reynolds.