Après plus d'un an de records de chaleur incessants, les températures de surface des océans ont finalement cessé de battre de nouveaux records journaliers depuis début juillet. Cette nouvelle, bien qu'encourageante, est loin d'être une victoire, car les températures demeurent anormalement élevées par rapport aux moyennes historiques.
Un répit fragile dans un contexte alarmant
Les données de Climate Reanalyzer , un projet mené par l'Université du Maine et le Climate Change Institute, révèlent que le 2 juillet a marqué la première journée sans record de température de surface des océans depuis plus d'un an. Cette tendance s'est maintenue tout au long du mois, laissant entrevoir la possibilité que juillet 2024 soit le premier mois sans record mensuel depuis plus d'un an.
Bien que cette stabilisation soit un soulagement, il est crucial de souligner que les températures actuelles restent bien au-dessus des moyennes. Le 23 juillet, par exemple, la température moyenne de l'océan était proche de 21 degrés Celsius, soit près d'un demi-degré au-dessus de la moyenne de la période 1982-2011, même en tenant compte de deux écarts-types.
L'Atlantique Nord présente une situation légèrement différente. La série de records quotidiens, qui a débuté en mars 2023, s'est arrêtée en avril 2024. Depuis lors, les températures se sont stabilisées, mais restent supérieures à celles des années précédentes. Cette situation dans l'Atlantique Nord est particulièrement préoccupante, car elle influence la probabilité de formation d'ouragans intenses sur la côte est de l'Amérique du Nord et dans les Caraïbes.
Les causes multiples d'une fièvre persistante
Plusieurs facteurs contribuent à l'augmentation des températures océaniques. El Niño, un phénomène climatique cyclique caractérisé par le réchauffement des eaux du Pacifique central et oriental, joue un rôle majeur. Cependant, ce phénomène ne peut expliquer à lui seul les records de chaleur observés ces dernières années.
Le changement climatique, avec son impact sur l'atmosphère, est un autre facteur clé. Le réchauffement global influence inévitablement les océans, amplifiant les effets d'El Niño et contribuant à l'élévation des températures.
D'autres facteurs potentiels incluent l'éruption du volcan Hunga Tonga il y a quelques années, qui a eu un impact climatique notable, ainsi que des modifications de la législation sur les émissions de soufre dans le transport maritime.
Un avenir incertain
Bien que la pause dans les records de chaleur soit une nouvelle positive, il est essentiel de rester vigilant. Les températures océaniques élevées ont des conséquences néfastes sur les écosystèmes marins, contribuent à l'élévation du niveau de la mer et influencent les régimes climatiques mondiaux.
Les scientifiques appellent à une action urgente pour lutter contre le changement climatique et réduire les émissions de gaz à effet de serre. La transition vers des sources d'énergie renouvelables, l'amélioration de l'efficacité énergétique et la protection des écosystèmes marins sont autant de mesures cruciales pour préserver la santé des océans et assurer un avenir durable pour notre planète.
Le répit observé dans l'augmentation des températures océaniques est donc un signe encourageant, mais il ne doit pas occulter la gravité de la situation. La lutte contre le changement climatique reste une priorité absolue pour protéger nos océans et assurer un avenir viable pour les générations futures.