On ne l’avait pas revu depuis quatorze ans et en quelques mois, le Prince de Perse n’a plus le temps d’attendre… Après le metroidvania The Lost Crown, en début d’année, c’est au tour de Rogue Prince of Persia de pointer le bout de son nez. Mais, qu’est-ce donc ? “C’est comme le Port-Salut, c’est écrit dessus” ! Il s’agit d’un rogue-lite en 2,5D, à défilement horizontal, avec des combats exigeants et une bonne emphase sur la plateforme. Le tout est développé par Evil Empire, studio initialement créé par des anciens de Motion Twin afin d’assurer le suivi de Dead Cells. Rogue Prince of Persia est donc le premier projet original de l’équipe, mais s’appuie sur toutes les qualités du succès bordelais ! Bref, si on vous en parle aujourd’hui, c’est parce que Rogue Prince of Persia vient d’arriver en early access sur Steam. Le titre devrait recevoir progressivement des mises à jour pendant au moins “une année”.

Dimension plateforme assez unique

Ce qu’il y a d’intéressant avec le jeu d’Evil Empire, c’est qu’il ne se contente pas d’être un Dead Cells avec un skin Prince of Persia… Depuis toujours, la licence est connue (et reconnue) pour ses phases de plateforme, avec un héros qui zigzague entre les pièges en sautant partout et en marchant sur les murs. Logiquement, cette pierre angulaire est de la partie sur Rogue Prince of Persia, et ce dans une forme plutôt originale pour un jeu 2D : au-delà des murs verticaux classiques, le Prince peut gravir quelques instants les parois en arrière-plan, ce dans n’importe quelle direction (selon l’angle de votre joystick). Et quand on a pris le coup de main, c’est un bonheur à utiliser. Les déplacements du titre se révèlent ainsi dynamiques, super fluides - avec déjà un beau boulot sur les animations et la transition entre les différents points d’accroche - et plus verticaux que la plupart des rogue-lite ou metroidvania.

Également, les mouvements du héros sont régis par une certaine “lourdeur” (le Prince est un humain très agile certes, mais un humain malgré tout) qui donne à mon sens beaucoup d’identité à ce Rogue Prince of Persia. En gros, même si la transition entre deux points d’accroche peut, selon les cas, être rapide, le protagoniste ne dash clairement pas dans tous les sens… Sa course est relativement lente, ses sauts le suspendent assez longtemps en l’air, ainsi de suite. C’est très bien comme ça ! Le studio Evil Empire a mis le doigt sur un dosage franchement réussi entre physique “réaliste”, rythme (ni trop lent, ni trop rapide) et fluidité. Cerise sur le gâteau : ces sensations sont tout à fait fidèles à la série et parviennent à trouver leur propre identité - malgré la sortie de The Lost Crown quelques mois plus tôt.

Une base solide, un avenir prometteur

Bref, se déplacer dans Rogue Prince of Persia est un véritable plaisir, mais qu’en est-il des combats ? De nouveau, Evil Empire s’appuie sur la sobriété du Prince via des affrontements certes simples mais avec - d’ores et déjà - suffisamment de subtilités pour constituer un réel intérêt… Les mouvements du héros sont les suivants : attaque standard | chargée, esquive, coup de pied (qui n’inflige pas de dégât mais pousse l’adversaire), faire appel à un outil (arc, chakram, grappin) et, si les conditions s’y prêtent, réaliser une frappe plongeante. Bien sûr, on parle ici d’un rogue-lite, et au cours d’une partie, le Prince reçoit diverses améliorations, comme un nuage de poison qui se diffuse quand vous attaquez un vilain dans le dos voire l’envoie de dagues au moment d’une esquive réussie. Il est toutefois bon de préciser que à l’heure d’aujourd’hui, notre protagoniste ne peut porter que quatre de ces “médaillons” en même temps. Evil Empire ne semble donc pas vouloir faire du protagoniste une sorte de “sac à bonus” où les pouvoirs s'additionneraient les uns aux autres (comme dans Hades - par exemple). A l’instar de Dead Cells, les améliorations accompagnent avant tout l’arsenal de base… Il faut cependant noter que pour l’instant dans Rogue Prince of Persia, le Prince ne peut porter qu’une arme et qu’un seul outil à la fois.

Concrètement : en ce début d’accès anticipé, Evil Empire nous oblige à bien garder en tête les piliers de son système de combat. On vous parlait plus tôt de quelques subtilités, alors les voici : un ennemi qui se cogne contre un mur ou autre adversaire (à l’aide du coup de pied) est étourdi ; dans ce même cas, si le monstre qui se prend son collègue de plein fouet est protégé par un bouclier (qui prend ici la forme d’un halo bleu), alors ce bouclier s’effacera aussitôt ; même conséquence si vous effectuez une attaque plongeante sur un ennemi protégé ; enfin, chaque créature poussée dans un piège - une belle rangée de piques par exemple - meurt instantanément. Ces quelques règles simples, très importantes, apportent une bonne diversité aux combats dans le cas où elles sont prises en compte, et permettent à Rogue Prince of Persia de s’extraire de sa simplicité apparente. À terme, les affrontements deviennent même “tactiques”, du moins dans une certaine mesure. Vais-je étourdir deux adversaires ou me placer au milieu pour les éjecter, chacun, dans le vide ? Comment effectuer une attaque plongeante alors que l’arrière-plan ne dispose pas d’un mur suffisamment haut ? Bref, pour un début, c’est super prometteur.

Quelques défauts mais rien d’alarmant

Vous l’aurez compris, à l’issue de ces quelques heures de jeu, nous avons passé un très bon moment en compagnie de Rogue Prince of Persia… Bien sûr, contrairement à la peau du Prince, tout n’est pas tout rose : nous avons noté quelques impairs de level design, comme par exemple des plateformes un petit peu basses dans la zone de l’Académie - qui rendent certains affrontements confus… Également, les zones présentes à l'heure actuelle - nous en avons traversé 4 sur 6 - peinent à se renouveler d’une partie à l’autre, ce qui amène naturellement une certaine redondance ! Cependant, les bases sont bien là, et d’autres bonnes idées viennent compléter une dimension action-plateforme déjà solide. On pense notamment à la Carte mentale, qui consigne toutes les trouvailles du Prince dans sa quête pour sauver la Perse de l’invasion des Huns. Si tout ça vous branche, le titre est dispo sur Steam au prix de 19,99€.