Colin Gibson, le génial créateur des véhicules des derniers films Mad Max, est récemment revenu en interview sur le tournage chaotique de Fury Road qui, contrairement à Furiosa, a demandé un effort logistique impressionnant.
Un tournage dans le plus grand chaos
Après de longs mois d'attente et un teasing plus qu'alléchant, Furiosa est enfin sorti en salles ce mercredi, pour le plus grand plaisir des fans de la saga Mad Max. Entre Cannes et sa sortie nationale, le film fait sensation et offre une fois de plus un grand coup de projecteur sur George Miller, mais aussi ses collaborateurs tous plus talentueux les uns que les autres. Il y a peu, c'est le chef décorateur Colin Gibson qui s'est livré dans une longue interview accordée à L'Automobile Magazine.
Dans cette interview, le créateur des véhicules de Fury Road et Furiosa est revenu sur ses talents de mécanicien et sur le tournage chaotique du premier film. Il y explique, entre autres, comment les conditions climatiques australiennes ont considérablement retardé le tournage de Fury Road et contraint les équipes de changer de se délocaliser entièrement sur un autre Continent.
Après une période prolongée de pluies record, ce qui était autrefois le désert aride de l'Outback était devenu un pré vert et luxuriant. Le Wasteland était recouvert de fleurs et les lacs salés étaient peuplés de pélicans et de poissons ! Pendant les dix-huit mois suivants, l'équipe a exploré les déserts du Chili et des États-Unis avant de se décider de revisiter l'idée de tourner en Namibie. Comme la Warner était hésitante, nous avons dû la convaincre que nous pouvions toujours faire le film. J’entends encore les responsables du studio nous dire: "Mais tous les véhicules ont été construits en Australie les gars, il vous faudra au moins quatre mois pour les expédier. Au fait, c'est où la Namibie ?"
Une logistique impressionnante
Pour Fury Road, Colin Gibson a conçu plus de 88 véhicules originaux que l'on retrouve tous dans le film. À cela s'ajoutent les doublures en cas de panne, ainsi que les voitures ayant été reproduites en cas d'échec durant les séquences d'explosion. Au final, les équipes du film se sont donc retrouvées avec plus de 150 véhicules à devoir déplacer depuis l'Australie jusqu'en Namibie. Une contrainte supplémentaire qui a demandé un effort logistique impressionnant.
La flotte de véhicules a été placée dans des conteneurs, avec les costumes et les accessoires qui avaient déjà été élaborés en Australie. Le tout a été mis ensuite sur un cargo livrant de l'équipement minier sur la côte ouest de l'Afrique. À l’arrivée, un autre atelier a été créé pour que je puisse avec mon équipe adapter les véhicules à de nouvelles conditions qui impliquaient des températures plus élevées et un sable plus fin dans lequel on s’enlisait plus facilement ! Au fur et à mesure que le tournage avançait, la chaleur oppressante et la désolation du désert commençaient à être éprouvantes. On a tous cru qu’on allait crever sur place !
Colin Gibson a donc pu retrouver ses voitures en Namibie et les adapter au terrain directement sur les lieux du tournage. Un dispositif dantesque et exceptionnel, qui a cependant permis d'assurer le tournage et d'offrir au film son identité visuelle si unique. Pour son travail sur Fury Road, Colin Gibson a reçu plusieurs prix dont l'Oscar des meilleurs décors. Une récompense qu'il pourrait aussi recevoir l'an prochain pour son travail sur Furiosa. Si vous voulez en apprendre davantage sur la conception de ces bolides post-apo, nous vous invitons à lire l'intégralité de l'interview sur le site de L'Automobile Magazine.