Diffusé pour la première fois au Festival de Canne débuté la semaine dernière, le film Megalopolis est le dernier long-métrage réalisé par Francis Ford Coppola. Une production ambitieuse qui n'échappe pas aux critiques négatives. Interpellées sur ces dernières, le réalisateur a expliqué qu'il fallait prendre des risques avant de nous demander de penser par nous-même.
"L'art, c'est du risque"
Ce jeudi 16 mai 2024 a vu le départ de la 77ème édition du festival de Cannes, et le réalisateur Francis Ford Coppola est l'un des personnages principaux de l'évènement depuis quelques jours. La critique n'y va pas de main morte lorsqu'elle parle de son dernier long-métrage : Mégalopolis. Jamais il n'avait subi un tel échec en termes de critique journalistique. Son passage dans l'émission Quelle Époque de Léa Salame fut l'occasion d'en apprendre plus sur son projet d'une vie. Était-ce vraiment un pari fou ?
🗣️ "Le risque, c'est quelque chose qu'on doit faire pour l'art" estime Francis Ford Coppola sur "le pari fou" de Mégalopolis
— Quelle Époque ! (@QuelleEpoqueOff) May 18, 2024
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Non pas du tout. Tout art comporte un risque. Le risque c'est quelque chose que l'on doit faire pour l'art. L'art sans le risque c'est rien. Ça veut dire que ça a déjà été fait, que ça marche déjà. Donc ça c'est une marque commerciale, ce n'est pas de l'art. Je n'ai pas peur de risques.
Il appuie son anecdote où il raconte sa rencontre avec un "businessman très important". Le second l'a interpellé sur sa réussite commerciale avec Le Parrain, qu'il considère comme également très artistique. Comment a-t-il donc fait lui demande le business ?
Le risque. Le businessman ne doit pas en prendre, l'artiste si.
Se forger son propre avis
Des propos dans la lignée de l'interview qu'il accorde à TheWrap. Ce qui semble lui importer, c'est de prendre des risques pour lui pour "rendre service à l'art". Et c'est aussi au micro de Léa Salamé qu'il est interpellé sur les critiques négatives de la presse autour de Mégalopolis, à laquelle il décide de répondre avec une nouvelle analogie alimentaire :
Lorsque vous mangez une chips, savez-vous que des gens ont dépensé des millions de dollars sur le dosage de sel, de sucre… ? Pas pour que la chips soit bonne, non, mais bien pour que vous continuiez à en manger beaucoup d'autres (...) C'est exactement la même chose avec les films.
Il continue son discours en estimant que c'est désormais la publicité qui s'occupe désormais de donner une identité aux gens qui les empêche d'avoir un avis pour eux :
Pensez par vous-même. La publicité est là pour vous définir comme personne. Il y a longtemps, lorsque vous étiez potier, vous étiez connu et reconnu pour cela : un potier. Aujourd'hui vous êtes connu pour ce que vous consommez.
Avec de telles déclarations, on peut alors résumer ce qui semble être l'idéologiede Francis Ford Coppola : prendre des risques, c'est s'assumer en tant qu'humain et d'être défini par ce que l'on fait et non pas ce que l'on consomme. Des paroles qu'il a jointes avec l'acte, avec un film qui fait définitivement parler de lui.