Mad Max laisse une part prépondérante aux voitures, que l'on pourrait presque considérer comme des personnages à part entière : l'homme qui est derrière chacune d'entre elle se nomme Colin Gibson et a été multi-récompensé pour sa créativité.
Une affaire de carrosserie
Depuis le premier film en 1979, Mad Max prend en figure de proue l'automobile avec un grand A : abimées, rafistolées, boostées, mais toujours impressionnantes, les voitures de la saga forment presque le principal langage de George Miller, dont l'essence est d'ailleurs la denrée rare de son univers. Ces bolides ont été hissés à un tout autre niveau avec Mad Max Fury Road en 2015, film d'action époustouflant aux cascades dantesques et aux voitures bien réelles : s'il y avait un nom à retenir à ce sujet-là, c'est celui de Colin Gibson.
Car oui, c'est lui qui est derrière chacun des véhicules du film : il les a imaginés et en a assuré la récupération, la transformation et le bon fonctionnement. Un rôle primordial pour celui qui voit ces engins comme un véritable moyen d'expression et qui, depuis, est l'un des "production designers" les plus demandés du Septième Art. Pour ainsi dire, il a même écopé d'un Oscar et d'un BAFTA en 2016 pour son travail réalisé sur Mad Max Fury Road.
De retour dans Furiosa
Puisque l'on ne change pas une équipe qui gagne, George Miller a de nouveau fait équipe avec Colin Gibson en tant que chef décorateur pour Furiosa : en bref, tous les bolides que vous pourrez voir dans le film viennent de lui. "Mon père vendait des bagnoles. La mécanique, je connaissais et j’adorais bricoler, créer, assembler, bidouiller. Comme j’avais en plus beaucoup d’imagination, je devais forcément croiser George Miller sur ma route", déclare-t-il lors d'une interview avec l'Automobile Magazine.
Il se confie par la suite sur la confection des voitures :
La première étape de la fabrication des voitures de Mad Max consiste souvent à récupérer des véhicules abandonnés ou des pièces détachées provenant de diverses sources d’approvisionnement. La matière première peut venir des bagnoles, des camions, des motos, des parties d’avion ou même des machines agricoles, ou bien encore des vestiges de machines industrielles. Vous savez, tout est à envisager pour la création de nouvelles machines. Chaque voiture est comme une toile vierge, attendant d'être transformée en une bête mécanique redoutable.
Quant à la voiture qui lui a pris le plus de temps à retravailler, il s'agit de la Ford Falcon XB de Mad Max. "J’ai eu la tâche de rechercher ces véhicules et des pièces détachées. On m'a proposé une demi-douzaine de XB. Certaines se vendaient jusqu'à 60 000 dollars", avoue-t-il. Il évoque aussi l'engin du grand méchant Immortal Joe, avouant qu'il s'agissait d'un énorme challenge, nécessitant de "souder deux coupés Cadillac “de ville” de 1959" avec deux moteurs V8.
Il fait aussi allusion à la fameuse scène du guitariste, celui-là même dont des flammes sortent de son instrument au milieu d'un soud-system ambulant démesuré. Ce personnage se tient notamment sur une énorme automobile : le souci, c’était de trouver l’engin qui permettrait de contenir tout ce matos. On a fini avec une machine à huit roues, un ancien véhicule de lancement de roquettes militaires. Nous avons ensuite soudé dessus d'anciennes tôles de conduits de climatisation."
Bref, les récents Mad Max doivent beaucoup avec Colin Gibson. Autant dire que vous avez intérêt à penser à lui quand vous irez en salles obscures voir Furiosa !