Tout savoir sur Rebel Moon - Partie 2 : L'Entailleuse

La sortie de Rebel Moon en décembre 2023 était perçue comme un événement, mais surtout le début d’une saga destinée à rivaliser avec Star Wars. L’accueil reçu par ce film de science-fiction en a décidé autrement. Avant même sa mise en ligne sur Netflix, la création de Zack Snyder s’est fait descendre en flèche par l’ensemble des critiques. La Partie 1 : Enfant du feu affiche un score presse pour le moins édifiant sur RottenTomatoes avec son 21% qui en dit long. Les spectateurs furent toutefois un peu plus cléments en lui accordant un peu enviable 57%.

La tâche de Zack Snyder s’annonce donc ardue pour redorer le blason de son Space Opera. Ce réalisateur américain a fait montre d’un talent hors normes par le passé, notamment sur Watchmen : les Gardiens ou encore 300, mais a également prouvé que l’erreur est définitivement humaine avec Army of the Dead. A croire que sa collaboration avec Netflix ne lui réussit vraiment pas. Il reste néanmoins une cartouche à Zack Snyder pour transformer un fiasco en succès inespéré. L’échec n’est pas autorisé pour Rebel Moon - Partie 2 : L’Entailleuse et son casting de guerriers.

Le synopsis de Rebel Moon - Partie 2 : L'Entailleuse : Kora, une guerrière redoutable ayant fui sa vie passée, trouve refuge sur une paisible planète menacée par un empire tyrannique. Face aux armées du Régent Balisarius et de l'Amiral Atticus Noble, elle part en quête d'alliés sur des planètes lointaines dans l’espoir de repousser l'envahisseur et de sauver son peuple. Désormais soutenue par une armée de rebelles et des alliés venus des quatre coins de l'univers, elle retourne chez elle afin d’affronter l'oppresseur ainsi que son terrible et sanglant passé.

Le casting de Rebel Moon - Partie 2 : L'Entailleuse : Sofia Boutella (Kingsman : Services secrets), Djimon Hounsou (Blood Diamond), Ed Skrein (Deadpool), Michiel Huisman (Echo 3), Doona Bae (Cloud Atlas), Ray Fisher (Justice League), Staz Nair (Game of Thrones), Fra Fee (Hawkeye), Elise Duffy et Anthony Hopkins (Le silence des agneaux, Westworld)

Rebel Moon - Partie 2 : L'Entailleuse sort le 19 avril 2024 en exclusivité sur Netflix.

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Zack Snyder ou la science (fiction) de la surabondance

Ce n’est un secret pour personne. Je suis fan de Zack Snyder. J’aime ses films, même les plus décriés. J’aime sa vision du cinéma. Bref, j’aime son art et son artisanat. Néanmoins, j’ai bien dû reconnaître en décembre 2023 les faiblesses de Rebel Moon - Partie 1 qui fut une immense déception pour moi, et probablement pour tous les amateurs de science-fiction. Cet univers présenté comme le “Star Wars killer” de Netflix pourrait bien disparaître avant même d’avoir vraiment vécu. Avec la Partie 2, Zack Snyder se voit confier une mission hautement périlleuse… sauver son Space Opera. Ni plus ni moins !

J’ai eu la “chance” de découvrir le premier film dans des conditions optimales, à savoir au cinéma. Une telle débauche de moyens et une telle vision ne méritent rien d’autre que le grand écran pour être appréciées (ou non) à leur juste valeur. Malheureusement, “L’Entailleuse” doit se contenter de Netflix pour redorer le blason de la franchise. Inutile de tergiverser plus longtemps… Rebel Moon - Partie 2 est bien meilleur que son prédécesseur (ce qui n’a rien d'un haut fait), sans parvenir à corriger ou ne serait-ce que gommer les défauts qui sautaient aux yeux dans “Enfant du feu”.

La création de Zack Snyder souffre d’une surabondance qui rend difficilement digeste une expérience cinématographique par essence épique. A bien des égards, Rebel Moon est "épique"… souvent trop pour son propre bien. Ici, le réalisateur américain devient la caricature de lui-même, du moins de son cinéma. Il s’est illustré par le passé sur 300, Watchmen : Les Gardiens et Batman v Superman : L’Aube de la justice grâce à son sens du “beau”, du divin et de la démesure. Jusqu’à présent, il avait toujours su doser ces éléments, mais ce n’est plus le cas en 2023-2024.

Les ralentis omniprésents sont symptomatiques d’un cinéaste qui laisse parler sa créativité sans qu’aucune limite et/ou contraintes ne lui soient imposées par qui que ce soit. Aucun combat, aucune scène de bataille (ou presque) ne se déroule à vitesse normale dans l’univers de Rebel Moon. L’action se vit ici au ralenti ou ne se vit pas. Pire encore, il introduit et abuse des ralentis de ralentis au point de faire de sa marque de fabrique un cliché. Les personnages eux-mêmes peinent à exister dans cette œuvre chorale qui multiplie en permanence les points de vue, mais ne prend jamais le temps de s’intéresser à eux.

Exception faite d’un flashback par tête de pipe avant la bataille finale, les rebelles qui ont exigé pour rappel un film de deux heures pour être réunis s’avèrent absents de leur propre histoire. Leur présence frôle même le caméo pour certains... un comble pour un diptyque censé dépeindre une fresque épique piochant allégrement dans la culture populaire pour nourrir son univers. Je ne vais pas refaire la liste des franchises et des genres ayant servi d’inspiration à Zack Snyder. Il est suffisant de savoir que son amour pour Star Wars, Warhammer 40.000 ou encore Matrix transpire à l’écran.

Que reste-il finalement à Rebel Moon - Partie 2 ? Une intrigue qui va droit au but et qui se focalise sur un lieu précis - la lune de Veldt en orbite autour de la planète Mara - sans jamais (et c’est très important) s’éparpiller en chemin. Ainsi, Zack Snyder peut faire parler son talent pour la mise en scène héroïque et combler son appétence pour l’esthétisme guerrier. Il en ressort des séquences “over the top” dont je suis très friand ainsi que des visuels léchés et instantanément iconiques. Mais, là encore, il en fait vraiment trop au point de dénaturer son propre art.

Rebel Moon - Partie 2 : L’Entailleuse est indiscutablement meilleur que le premier, mais ne peut se défaire de sa nature de suite. Les fans de Zack Snyder et de Space Opera y trouveront ce qu’ils sont venus chercher. Les autres passeront leur chemin.