Disney se défend face à l'actrice Gina Carano en justifiant son licenciement à l'aide de la Constitution des États-Unis.
Gina Carano vs Disney : suite et fin ?
L'affaire opposant Gina Carano à Disney prend un nouveau tournant alors que la firme aux grandes oreilles vient d'invoquer le premier amendement pour justifier le licenciement de l'actrice de The Mandalorian.
En 2021, Disney décide de licencier l'actrice et de l'écarter du tournage de la série Star Wars The Mandalorian après que cette dernière ait partagé une série de tweets dans laquelle elle comparait notamment le traitement des conservateurs américains contemporains à celui "de milliers de juifs" durant l'Holocauste. La comédienne avait déjà été critiquée pour ses prises de position à l'encontre des mesures de restriction durant la crise sanitaire, sa remise en cause des élections américaines de 2020 et son refus de soutien en faveur des droits des personnes transgenres.
Mais pour Disney, son commentaire sur l'Holocauste fut la "goutte de trop". L'actrice a donc été licenciée, mais a décidé de se défendre en attaquant la firme. Elle a déposé plainte en février dernier avec le soutien financier d'Elon Musk et souhaite maintenant obtenir gain de cause. De son côté Disney vient de réagir.
Disney dégaine la Constitution américaine
Pour remporter ce procès, Gina Carano a décidé de citer une loi californienne qui interdit aux entreprises de licencier leurs employés pour leurs prises de position politiques. De son côté, Disney se défend en déclarant que cette loi ne concerne pas les entreprises qui s'adressent au public, comme les journaux et les sociétés de divertissement. Pour enfin empêcher Gina Carano de porter plainte, la firme aux grandes oreilles a décidé d'invoquer le premier amendement de la Constitution des États-Unis selon Variety.
Le Premier Amendement protège la décision de Disney de se dissocier d'un certain discours, mais pas d'un autre discours différent. Le premier amendement impose le respect des propres décisions de l'orateur quant au discours auquel s'associer, même si d'autres pourraient considérer ces décisions comme " intrinsèquement incohérentes" (...) Carano ne peut donc pas déposer une plainte pour discrimination en alléguant que Disney a accordé un traitement différent à différentes déclarations de différents acteurs.
Libre à l'interprétation de chacun, le premier amendement de la Constitution américaine est ici invoqué par Disney relativement à la liberté d'expression. Pour la firme, le tribunal ne peut donner suite à la plainte de Gina Carano dans la mesure où elle a le droit de s'opposer aux prises de position de l'actrice en affirmant elle-même sa position politique. Reste à savoir si cet argument est recevable du point de vue du tribunal, qui pourrait autrement interpréter le premier amendement et donner raison à Gina Carano en vertu de cette même liberté d'expression.