Le succès de Dacia au fil des ans est sans conteste. À tel point que même sur le marché de l’électrique, la marque roumaine qui appartient au groupe Renault a également su se faire une place avec sa petite Spring. Comment ? En proposant une petite voiture low-cost au gabarit et aux prestations mécaniques limitées. De quoi permettre de tirer les prix vers le bas. Vers le très bas même puisque la Spring est l'une des seules à démarrer sous la barre des 20 000 €.

À un moment, la petite citadine est même descendue à 13 000 euros, bonus déduit. Mais ça, c’était avant que les prix n’augmentent, et surtout que le nouveau bonus gouvernemental 2024 ne lui soit supprimé. Production en Chine oblige…

Si la Dacia Spring risque donc très probablement de perdre sa seconde place des électriques les plus vendues en 2023 en France, derrière un Tesla Model Y vendu deux fois plus cher, il ne faut pas oublier qu’elle propose également une autonomie parmi les plus limitées du marché. Ce qui peut aussi peser dans la balance au moment de l’achat. Est-elle suffisante pour une utilisation quotidienne ?

200 km, pas tellement plus

La Dacia Spring est proposée en deux motorisations. La première est baptisée 45, en référence à sa puissance de 45 chevaux (33 kW) et n’est disponible qu’avec la finition d’entrée de gamme Essential. La seconde version appelée 65 propose donc un moteur électrique de 65 chevaux, et est associée à la finition supérieure Extreme.

Si ces puissances s’accompagnent de niveaux de performances très différents (5 secondes d’écart de 0 à 100 km/h), côté autonomie, l’écart entre les deux versions n’est pas aussi prononcé.

En effet, la batterie de 26,8 kWh utiles est commune aux deux Dacia Spring et propose respectivement 230 km et 220 km d’autonomie sur les versions 45 et 65. Une différence d’autonomie à l’avantage de la version la moins chère qui s’explique par une puissance plus faible et donc une consommation inférieure : 13,9 kWh/100 km pour la 45 contre 14,5 kWh/100 km pour la 65.

Largement suffisante au quotidien

Dans les faits, l’autonomie WLTP annoncée par le constructeur étant toujours un peu optimiste par rapport à la réalité, on est plutôt vers les 200 km d’autonomie pour la Dacia Spring. Voire même entre 169 et 177 km d’autonomie si l’on enlève 23 % entre les chiffres officiels et la réalité, comme la moyenne suggérée par l’ONG Transport & Environnement.

Très clairement, la Dacia Spring avec son petit gabarit et son autonomie limitée, est plutôt faite pour rester en milieu urbain. Ou alors vivre à la campagne avec des trajets limités. Ceci dit, quand on sait que selon l’INSEE le trajet quotidien moyen d’une personne qui va au travail en voiture est de 13 km, soit 26 km par jour, on peut envisager une semaine de travail au volant de la Dacia Spring sans se recharger !

Par contre, il faudra quand même refaire le plein d’ions de sa voiture pour se déplacer pendant le week-end. Et surtout, ne pas aller trop loin !

Un temps de charge qui limite le rayon d’action

Car oui, l’autonomie c’est bien. Mais encore faut-il se recharger après. Et avec la Dacia Spring, ça peut vite être compliqué. Alors pas si l’on se branche tous les soirs chez soi. Ou alors que l’on peut se recharger au travail. En effet, dans le premiers cas, les 13 heures nécessaires sur prise domestique pour passer de 10 à 80 % devraient suffire. Sinon, le chargeur embarqué de 6,6 kW permet de faire baisser le temps à 5 heures. Un temps similaire sur les deux versions.

Mais sur la Dacia Spring 45, seule la prise Type 2 est proposée. Et donc il n’est pas possible de faire baisser ce temps de charge. Vous l’aurez compris, si vous ne voulez pas passer des heures branché à des bornes, le rayon d’action de cette version d’entrée de gamme est plus que limitée.

Sur la Dacia Spring 65, il y a la possibilité d’opter pour une prise Combo/CCS qui donne accès aux bornes rapides en courant continu. Moyennant 600 € quand même pour l’option. Mais grâce à une vitesse de charge qui peut du coup grimper à 30 kW, le 0 à 80 % de recharge ne nécessite plus « que » 56 minutes. Ce qui reste encore très long pour envisager des parcours routiers un peu longs. D’autant qu’à 125 km/h, sa vitesse maximale, il y a de fortes chances que l’autonomie de cette Dacia Spring fonde comme neige au soleil, obligeant à s’arrêter souvent et longtemps. Non cette Dacia Spring n’est pas faite pour voyager !