Madame Web en quelques mots

C'est le quatrième projet du Sony’s Spider-Man Universe et certainement pas le dernier. 2024 sera l’année du tisseur avec les sorties estivales puis automnales de Kraven le Chasseur et Venom 3. La firme japonaise souhaite capitaliser sur le lore de Spider-Man, mais sans lui avec plus ou MOINS de réussite. Les premières aventures du SSU se sont avérées poussives, voire boursouflées pour certaines, et n’ont jamais vraiment conquis le grand public. L’Origin Story de Cassandra “Cassie” Webb était l’occasion rêvée de repartir sur des bases saines.

Madame Web est un film de super-héros réalisé par S. J. Clarkson et co-scénarisé avec un trio d’auteurs (Matt Sazama, Burk Sharpless, Claire Parker). La cinéaste britannique a auparavant fait ses armes à la télévision et en SVOD sur les séries Jessica Jones (Netflix), Succession (HBO) ou encore Orange is the New Black (Netflix). Ce long-métrage Marvel (et par extension du Marvel Cinematic Universe) peut compter sur un casting de comédiens confirmés (Dakota Johnson, Tahar Rahim) et de jeunes pousses prometteuses (Sydney Sweeney, Isabela Mercer) pour représenter sur grand écran des personnages nés il y a plusieurs décennies sur papier. Voici le synopsis officiel de Madame Web :

Cassandra Webb, une ambulancière de Manhattan, développe le pouvoir de voir l'avenir... et réalise qu'elle peut utiliser cette intuition pour le changer. Forcée de faire face à des révélations sur son passé, elle noue une relation avec trois jeunes femmes promises à des destins exceptionnels... si elles parviennent à survivre à un présent mortel. - Sony Pictures Entertainment

Le casting du film Madame Web :

• Dakota Johnson - Cassandra “Cassie” Webb / Madame Web
• Sydney Sweeney - Julia Cornwall / Spider-Woman
• Isabela Mercer - Anya Corazon / Spider-Girl
• Celeste O’Connor - Mattie Franklin / Spider-Woman
• Tahar Rahim - Ezekiel Sims
• Adam Scott - Ben Parker
• Emma Roberts - Mary Parker

Madame Web est projeté au cinéma en France depuis le 14 février 2024.

"Je ne m'attendais à rien et je suis quand même déçu"

Je ne vais pas vous mentir. La diffusion de la première bande-annonce de Madame Web m’avait plutôt emballé sans me convaincre à 100% de la légitimité et de l’utilité d’un univers “Spider-Man” privé de son principal attrait : Spider-Man. Néanmoins, à l'exception de Venom : Let There Be Carnage devant lequel je fus complètement désemparé, je n’ai pas passé un moment désagréable devant Venom et Morbius. Je suis ressorti de la salle comme j’y étais entré, ce qui peut laisser à désirer j’en suis bien conscient. En 2024, le quatrième film de la saga est enfin parvenu à me faire ressentir quelque chose devant le SSU, à le transcender… mais de la pire des manières.

Madame Web n’est pas le film présenté dans les trailers. Ce n’est pas cette aventure super-héroïque mettant en scène avec virtuosité un quatuor de méta-humaines toutes liées à Spider-Man, et encore moins l’intronisation d’un personnage qui justifie à lui seul l’existence du Sony’s Spider-Man Universe (son nom se trouve dans le titre). Où sont passées les trois Spider-Woman “teasées” de longue date ? Seules les versions “pré superpouvoirs” existent à l’écran. Exception faite de deux pauvres séquences hachées et cheesy au dernier degré, les super-héroïnes sont absentes du film. Il faut alors se contenter de trois adolescentes mal dans leur peau et promptes à désobéir.

Même Cassandra Webb peine à tirer son épingle du jeu. La protagoniste n’est que l’ombre de la super-héroïne tirée des comic books. Et ce ne sont pas les séquences propices aux crises d'épilepsie supposées figurer ses pouvoirs de clairvoyance et de duplicité spatio-temporelle qui vont sauver la création de Sony. De plus, les scénaristes ont privilégié la piste de l’Origin Story, ce qui est à mon sens une erreur. Madame Web est un personnage complexe qui s’épanouit dans un rôle de mentor et de stratège, soient des pans entiers de sa persona zappés durant 90 minutes (sur 2 heures).

Quid de Spider-Man ? Est-il enfin introduit dans son propre univers ? Oui et non ! C’est compliqué. Dans les faits, Mary Parker donne bel et bien naissance à son fils dans Madame Web, mais… Peter Parker n’est jamais vraiment mentionné, même si tous les spectateurs savent pertinemment que le bébé tenu par la sœur d’oncle Ben n’est autre que le futur Homme-Araignée. C’est fou à quel point Sony s’empêtre (probablement pour des questions de droit avec Disney) dans un lore cinématographique qui éprouve les plus grandes difficultés du monde à conserver un certain équilibre. Un comble pour Spider-Man. En même temps, un Spider-Verse privé de sa raison d'être ne figurait rien de bon !

Si seulement Madame Web était divertissant au point d’en faire oublier le marasme narratif empreint de Teen Movie dans lequel pataugent continuellement les personnages. Mais non ! Le film propose trop peu de séquences d’action mémorables pour conserver l’attention des spectateurs. Je me suis ennuyé devant ce film de super-héros alors que je suis généralement bon public. Et que dire des performances de Dakota Johnson et Tahar Rahim ? Ils ont toutes les peines du monde à trouver la moindre inspiration. Faire autant déjouer l'acteur français d'Un prophète est un exploit. Toutefois, le trio de Spider-Woman s’avère attachant (parfois irritant), mais n’apporte rien au film, si ce n’est justifier l’intervention de Cassandra Webb.

Madame Web a le mérite d’exister et prouve qu’un excellent matériau source combiné à de bons acteurs ne font pas forcément un bon film. Marvel poursuit en 2024 sa descente aux enfers sans panache !