La maltraitance des employés dans le monde du jeu vidéo fait débat et de nombreux studios sont dénoncés à cause de leur politique d’entreprise. Récemment, c'est le cas dans ce studio français.
Don't Nod à su se faire une place dans le cœur des joueurs avec des titres comme Life is Strange, Jusant, et continu d'attiser notre curiosité de nouvelles licences comme Banishers. La force des différents titres du studio français réside dans les thèmes abordés qui sont réputés comme mature et "progressistes". Sauf que récemment, le STJV (Syndicat des travilleurs.euses du jeu vidéo) a sonné l'alarme concernant les conditions de travails des employés du studio.
Le STJV alerte sur les conditions de travail chez Don't Nod
Le Syndicat des travailleurs.euses du jeu vidéo s'est donné comme mission de défendre les personnes œuvrant dans le milieu du gaming et s'est récemment intéressé au cas Don't Nod. Suite à une hausse des activités de 10.3 % et un bilan record le 19 octobre 2023, le studio annonce 8 jeux en production. Suite à cela, le STJV s'inquiète que l'entreprise ne soit pas en mesure de gérer plusieurs paramètres, ce qui entraîne des situations comme "les délais qui changent fréquemment, des instructions et informations contradictoires, les salariés qui basculent entre les différents groupes de travail sans avoir de vision à long-terme sur les projets." Et surtout "une réorganisation totale qui a mis plus d'un an à se mettre en place et qui a laissé des équipes entières sur le côté."
@DONTNOD_Ent se donne l'image d'un studio progressiste et "bienveillant".
— Syndicat des Travailleurs·ses du Jeu Vidéo (@stjv_fr) February 8, 2024
La réalité n'est pas si simple et les travailleur·ses sont régulièrement maltraité·es. En attestent les nombreux arrêts maladie et témoignages fournis au CSE et au STJV. 2/8https://t.co/wUqJdlW97C
Plusieurs situations qui peuvent avoir des conséquences psychologiques sur les employés et vient se rajouter à cela des sorties de jeu mouvementées. Le STJV note que les développeurs.euses ayant travaillé sur Jusant, n'ayant pas eu le succès commercial escompté, sont restés sans travail à réaliser durant deux mois. Banishers, le petit dernier, est un autre exemple de cette gestion, puisqu'il a vu sa date de sorti passer du 7 novembre au 13 février. Ajouter à cela des équipes en manque de membres avec 39 % des employés du studio qui estiment que leur charge de travail est trop élevée, selon le syndicat, il y a de quoi s'inquiéter, surtout dans ce début d'année qui est placé sous le signe de licenciements massif pour beaucoup de studios.
Des conditions de travail compliquées dans le monde du jeu vidéo
Don’t Nod rejoint la liste des nombreux studios ayant reçu des remarques de la part de ses employées sur les conditions de travail, et depuis plusieurs années il y a une véritable mise en lumière de maltraitances et des conditions de travail compliquées. On se souvient notamment des accusations en 2020 à l’encontre d’Ubisoft avec des plaintes d’agressions sexuelles au sein de l'entreprise qui avait entraîné des départs au sein de l'entreprise.
En 2018, Quantic Dream, studio français derrière Detroit : Become Human notamment, avait vu principalement son directeur, David Cage, être accusé de sexisme, de racisme et d’homophobie à la suite de plusieurs plaintes de ses employées. Le principal intéressé a ensuite déclaré à l’OBS avoir été choqué par ces accusations et avait notamment remporté son procès contre Le Monde après une plainte pour diffamation. Et comment ne pas citer Rockstar, qui, la même année avait été accusé de malmener ses employés en les faisant travailler jusqu'à 100 heures par semaines. Bref, le chemin est long afin de rendre le monde du travail dans le jeu vidéo totalement sain.