Après l’adoption forcée de l’USB-C pour ses iPhone et ses iPad, Apple est confronté à une autre décision de l’Union européenne qui pourrait, selon la firme, causer du tort aux utilisateur de ses appareils. Ces derniers seraient « confrontés à de nouveaux risques » selon l’entreprise américaine.
Entre Apple et l’Union européenne, ce n’est pas l’amour fou. Et pour cause : les décisions prises par l’UE dans le cadre de la loi sur les marchés numériques obligent la firme de Cupertino à revoir sa politique en matière d’ouverture de son écosystème. Et cela ne lui plait pas beaucoup, surtout après la décision autour de l’USB-C qui l’a obligé à supprimer les connectiques Lightning de ses iPhone.
L’App Store n’aura plus le monopole au sein d’iOS
Concrètement, la législation européenne sur les marchés numériques va obliger Apple à ouvrir ses terminaux à d’autres marchés d’applications que le simple App Store. Cela signifie que l’entreprise n’aura plus le monopole en ce qui concerne les applications qui seront installées sur les terminaux iOS, et que par conséquent, elle ne pourra plus forcer les développeurs à passer par sa solution maison.
Cela va forcément avoir des conséquences financières pour Apple, puisque les développeurs auront le choix de contourner l’App Store pour ne pas avoir à payer les 30% réclamés par Apple sur les ventes d’applications et sur les achats in-app. Mais pour la firme de Cupertino, cela peut aussi représenter un risque pour les consommateurs.
Apple met en garde les consommateurs
Dans une interview accordée au site Fast Company, Phil Schiller, le Vice-Président marketing d’Apple, a été obligé de reconnaître que la décision de l’UE allait être favorable aux développeurs qui allaient avoir davantage de choix pour proposer leurs applications. C’est d’ailleurs l’une des bases de la législation, qui cherche à interdire « les pratiques déloyales des plateformes en ligne qui détiennent la plus grande part de marché » en « permettant aux entreprises utilisatrices d’offrir aux consommateurs davantage de choix ».
Mais pour Phil Schiller, cette ouverture comporte également des risques. « Il y a des applications que nous n’avons pas autorisées sur notre App Store, des services que nous ne pensions pas sûrs ou appropriés », explique-t-il. « Nous ne déciderons pas si ces autres marchés ont les mêmes conditions et limitations ». En d’autres termes, pour le « Apple Fellow », des applications inappropriées, voire carrément dangereuses, pourraient être disponibles sur les iPhone et les iPad, sans que l’entreprise puisse y faire grand-chose.
Par la voix de Phil Schiller, on comprend bien qu’Apple est déçu de la situation. Depuis plus de 15 ans, la firme de Cupertino a cherché à maintenir un contrôle strict des applications disponibles au sein de l’App Store, en interdisant tout ce qui peut être illégal de près ou de loin, en limitant l’accès aux contenus répréhensibles ou sexuellement explicites. « Ces règles ne s’appliqueront pas sur un autre marché, à moins qu’elles n’aient choisi d’établir leurs propres règles, avec tous les critères qu’elles formulent. Cela accroît-il le risque pour les utilisateurs et les familles de se retrouver dans un contenu répréhensible ou d’autres expériences ? Oui, c’est le cas. »
Plus d’ouverture, c’est aussi plus de choix
Les principales inquiétudes de Phil Schiller sur le sujet concernent les applications qui ne seront disponibles que sur les stores alternatifs. « Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour minimiser les risques pour tout le monde », explique le cadre d’Apple. Mais il est plutôt certain que l’entreprise ne pourra pas tout contrôler, et que l’ouverture d’iOS aux stores alternatifs va probablement s’accompagner de dérives que les observateurs ne manqueront pas de souligner.
Normalement, l’ouverture d’iOS à d’autres stores devrait se faire d’ici le mois prochain, avec l’arrivée de la mise à jour 17.4 d’iOS. Les prochaines semaines devraient donc être assez révélatrices concernant la manière dont les développeurs vont s’approprier ces nouvelles possibilités.