Le “retour dans le temps”, ça vous évoque quoi ? Doc et Marty dans une DeLorean ? Un Link adulte qui retrouve ses traits d’enfant sur Nintendo 64 ? Aujourd’hui, Lysfanga The Time Shift Warrior nous en propose une nouvelle approche… Dans cet “hack’n’slash tactique”, il est question de venir à bout d’arènes remplies de monstres grâce à plusieurs versions de vous-même ! Ça sort le 13 février 2024 sur PC et c’est développé par Sand Door Studio sous la houlette de Quantic Dream (Detroit Become Human | Heavy Rain) et de son label d’édition Spotlight. Nous avons eu accès à la version complète.

“Ah shit, here we go again”

Alors, c’est quoi cette histoire de plusieurs soi-même ? Malgré ses airs de “hack’n’slash à la Hadès”, les combats de Lysfanga n’ont rien de classique… Chaque affrontement prend la forme d’une arène où il faudra se creuser les méninges. Parce qu’ici, il faut parfois deux paires de mains pour battre un ennemi ou détruire les générateurs d’un portail, sans parler du fait qu’au bout d’environ 20 secondes, vous mourrez automatiquement. Pour faire face à ces contraintes, votre héroïne, Imë, peut remonter le temps et par la même occasion conserver toutes ses actions passées grâce à un clone, ici appelé Rémanence. Autrement dit, sur The Time Shift Warrior, vous pouvez littéralement vous démultiplier. Le fameux clone peut être déclenché par vos soins, au bout du timer - ou si vous tombez au combat.

Ce concept super sympathique va créer des situations intéressantes - surtout si vous cherchez à être le plus efficace possible (vous pouvez recommencer chaque arène jusqu’à réaliser le meilleur temps). Lysfanga n’est clairement pas un jeu qui s’avale en une seule bouchée. C’est en y allant petit à petit et en cherchant les meilleures stratégies que le titre révèle ses meilleures qualités. Oui, c’est mine de rien très gratifiant de regarder la zone, tracer sa route et réussir la run parfaite. À noter qu’en 4-5h de jeu, l’architecture des affrontements se révèle parfois complexe, sachant que les adversaires sont à la fois nombreux et agressifs. Réussir “pour de vrai” sur le jeu de Sand Door Studio, c’est donc faire preuve à la fois de précision, de réflexes et d’observation. Tout ça, on a vraiment bien apprécié.

Variété et quelques errances

En plus, sur sa première partie, Lysfanga distille pas mal de nouveautés qui viennent agréablement enrichir le socle de base ! On parle pas que des règles qui régissent les arènes à proprement parler (type d’ennemis, briques de level design qui jouent avec le temps, etc). Avec un peu de progression, Imë a accès à des sorts, des runes - avantages passifs - et même à des "ultra" inédits. On pense au Vortex de saisie, qui permet d’attirer les ennemis proches en un point pour ensuite les attaquer ; à la Balise temporelle - pour changer le point de départ de la boucle temporelle ; ou encore à la Rune de Protection, qui sert à encaisser un coup supplémentaire avant de tomber au combat (trois à la place de deux). L’héroïne déverrouille également de nouvelles armes qui, dans le cadre de notre session de jeu, apparaissent complémentaires. Bref, si Sand Door Studio maintient ce niveau de soin jusqu’à la fin du jeu, ça pourrait sentir très bon pour Lysfanga.

Bon après la copie n’est pas parfaite non plus. Entre les phases où se baladent vos clones, Lysfanga propose des passages d’exploration un peu monotones où il y a ni plateforme, ni combat en temps réel, seulement des trésors cachés dans des décors à la direction artistique onirique (mais qui font parfois penser à un MMO des années 2000-2010). C’est dommage, parce que les lames et le dash d’Imë livrent de bonnes sensations, auraient pu occuper une place plus importante. The Time Shift Warrior accuse ici un petit manque d’ambition, mais qui a sans doute été insufflé à la place dans ses phases d’action-tactiques si particulières. Pour le reste : si vous donnez à Lysfanga le temps qu’il lui faut, il vous le rendra, c’est certain. Pour rappel, ça sort le 13 février prochain sur PC (Steam | Epic).