Des objets à base d’IA pas toujours utiles

Selon les mots de Bill Gates, l’ex-PDG de Microsoft, l'ère de l'IA générative nous apporte et nous apportera des avancées comparables à l'arrivée d'Internet et du Web dans nos vies. Mais en cours de route, nous verrons de nombreux fabricants l'inclure dans leurs appareils comme un mantra à vérifier, comme un embellissement pour justifier des prix beaucoup plus élevés que ceux que nous avons l'habitude de voir dans d'autres modèles de sa catégorie.

Si aucun produit de ce genre ne vous vient à l’esprit, nous vous rappelons, par exemple, que Oral-B propose une brosse à dents qui prétend offrir un « nettoyage professionnel et des gencives saines grâce à l'intelligence artificielle ». Pour vous dire, sur son site web, l'entreprise explique que l'intelligence artificielle tire parti de capteurs de mouvement pour « reconnaître votre style de brossage et vous donner un retour d'information en temps réel ».

Crédit photo : Oral-B

Sans rejeter d'emblée de tels produits, c'est le genre de proposition difficile à avaler : il existe peu de tâches plus banales et vieilles de plusieurs décennies que le brossage des dents. Y introduire l'IA ressemble à une tentative de redéfinir des problèmes déjà résolus de manière simple et peu coûteuse pour offrir une solution plus chère et plus complexe. Car oui, cette brosse à dents coûte 145 euros.

La folie de l’IA

Bien sûr, il y a d'autres exemples, et nous en avons vu beaucoup au dernier CES. Certains ont, par exemple, peut-être vu passer l’oreiller DeRUCCI doté d'une IA intégrée qui ajuste sa position s'il détecte que l'utilisateur ronfle. Apparemment, selon les dires de l’entreprise, « il peut réduire les ronflements jusqu'à 89 % », et ne coûte que 980 dollars. Mais ce n’est pas tout, puisqu’il existe aussi des poussettes pour bébé avec de l’IA. Celle de la marque GluxKind, analyse par exemple l'environnement à l'aide de caméras et prévient des dangers éventuels tels que les voitures, les vélos ou les motos. Elle dispose également d'un mode « mains libres ». Autrement dit, lorsque l'enfant n'est pas dans la poussette parce que le parent le porte, la poussette avance de manière autonome.

Crédit photo : GluxKind

L'entreprise précise que ce mode est encore en phase bêta et qu'il est approprié car « les bébés ont besoin de câlins et de contacts physiques » et que « les tout-petits veulent explorer le monde par eux-mêmes ». Comme vous vous en doutez, si les chiens sont les enfants de ce siècle, ils ont aussi le droit à leur propre produit d'IA. Dans ce cas, il s'agit plus précisément d'un collier et d'une mangeoire intelligents qui ajustent la quantité de nourriture en fonction de l'exercice physique de l'animal. Et en parlant d’animaux, il existe un produit encore plus effrayant : une chatière intelligente qui ne s'ouvre pas si elle détecte que le chat essaie d'entrer dans la maison avec une proie dans la bouche, comme des souris ou des oiseaux qu'il a attrapés à l'extérieur.

Bien sûr, il ne s'agit là que de quelques exemples, mais il y en a beaucoup d'autres. À vrai dire, nous nous demandons si nous améliorons réellement notre qualité de vie en intégrant des solutions basées sur l'IA ou si nous tombons simplement dans le piège du battage médiatique et de l'excès. Beaucoup d'entre elles auront leur public et leur sens, mais nous n'aurons pas tous besoin de transformer nos produits avec la touche IA au prix d'une multiplication de leurs prix. Surtout pour toutes les tâches ou habitudes qui sont essentiellement simples.