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Percy Jackson, c’est quoi au juste ?

Quand on pense aux films, séries et romans d’aventure destinés aux jeunes adolescents, on pense souvent à toutes les histoires qui ont marqué les années 2000 et 2010. On pourrait citer Harry Potter, bien évidemment, mais aussi Hunger Games, Twilight, Divergente ou même Le Seigneur des Anneaux, même si ce dernier ne vise pas vraiment le même public. Il existe cependant une saga dont le succès a malheureusement été un peu trop oublié en France et dans le monde malgré ses immenses qualités : celle de Percy Jackson.

A l’origine, cette saga provient bien évidemment d’une série de 5 romans écrits par Rick Riordan et publiés entre 2005 et 2015. S’ils n’ont pas eu le succès d’un Harry Potter ou d’un Hunger Games, ils ont tout de même réuni un public particulièrement large et fidèle puisque l’auteur a pu étendre son univers dans plusieurs autres séries de livres comme Les Travaux d’Apollon, les Chroniques de Kane ou encore Magnus Chase et les Dieux d’Asgard. Dans les années 2010, la saga a même eu droit à sa première adaptation cinématographique grâce à la sortie de deux films retraçant (en théorie) les deux premiers livres. Malheureusement, ces derniers n’étaient pas vraiment très qualitatifs et surtout n’avaient absolument rien à voir avec le matériau d’origine, ce qui n’a pas aidé la saga à se démarquer parmi ses concurrents.

Il y a quelques années, Disney a décidé de tout reprendre à zéro et de relancer le projet d’une nouvelle adaptation de la saga Percy Jackson. Cette fois-ci, il s’agirait d’une série, et deux points très importants étaient assurés : Rick Riordan serait fortement impliqué dans la production et les acteurs seraient bel et bien de jeunes adolescents d’une douzaine d’années. Il n’en fallait pas plus pour relancer la hype auprès des fans, et potentiellement pour attirer de nouveaux spectateurs. Mais alors, que raconte l’histoire de Percy Jackson ?

Si vous aimez un peu la mythologie grecque, vous connaissez forcément quelques histoires et quelques personnages comme Zeus, Poséidon, Hadès ou encore Arès. Dans Percy Jackson, les dieux, les monstres et tout ce qui entoure ces mythes existent bel et bien et ont continué d’exister en secret bien après l’Antiquité. De nos jours, l’Olympe ne se trouve cependant plus au sommet du mont du même nom en Grèce, mais bien au-dessus du ciel de New York, et plus particulièrement de l’Empire State Building. C’est dans ce contexte que Percy Jackson, un élève de sixième souffrant de dyslexie et de troubles de l’attention, découvre qu’il est en réalité un demi-dieu et que sa vie sera constamment en danger. Il va donc devoir rejoindre la colonie des Sang-Mêlé pour apprendre à se défendre. Malheureusement pour lui, il va vite être appelé à réaliser une quête aux enjeux qui dépassent tout ce qu’il aurait pu imaginer.

Un casting absolument divin

Avant d’aborder plus en détail les points positifs de la série, de ses thèmes et de son scénario, il convient de noter une des choses qui nous a le plus convaincu pendant notre visionnage : le casting. Dès les premières annonces, ce dernier a suscité quelques polémiques auprès des fans de la saga. Il faut dire que Walker Scobell, qui joue Percy, a les cheveux clairs et bouclés alors que son personnage est censé les avoir noirs et ébouriffés. Leah Sava Jeffries, qui joue Annabeth, a quant à elle la peau noire et les cheveux crépus alors que son personnage était décrit à l’origine avec des cheveux blonds. Alors que beaucoup de fans n’y voyaient aucun dérangement (l’auteur lui-même ayant validé le casting), certains avaient beaucoup de mal à accepter ces changements pourtant très communs dans n’importe quelle adaptation. Étonnamment, Aryan Simhadri (qui joue Grover) ne semble pas avoir suscité la moindre polémique alors qu’il ne correspond pas vraiment non plus très fidèlement à la description loufoque de son personnage issu du livre.

Que les plus sceptiques se rassurent : le trio d’acteurs principaux a très bien été choisi. Percy, Annabeth et Grover sont brillamment interprétés et les fans des livres les retrouveront instantanément à l’écran tant leurs acteurs sont motivés à respecter le matériau d’origine. Walker Scobell et Leah Jeffries partagent une excellente alchimie entre rivalité et amitié qui se ressent à chaque scène en commun, et Aryan Simhadri parvient à gérer son rôle de mentor un peu peureux avec brio. C’est simple, ce trio a tout de la réussite et nous rappelle les meilleurs groupes d’enfants acteurs que l’on a pu voir dans de grosses productions comme Harry Potter ou Stranger Things, pour ne citer qu’eux.

Mais plus encore que le trio principal, ce sont finalement les adultes de la série qui ont retenu notre attention. Tous les acteurs choisis pour incarner les différents dieux de l’Olympe font un travail titanesque et chacun d’entre eux est instantanément identifiable et mémorable. On pense bien évidemment à Jason Mantzoukas et Adam Copeland (Edge pour les fans de catch) qui semblaient nés pour incarner Dionysos et Arès, mais également à Timothy Omundson qui nous offre un Héphaïstos touchant, Toby Stephens qui convaincra tout le monde en Poséidon ou encore le très regretté Lance Reddick, dont le Zeus va être difficile à égaler quand la série n’aura d’autre choix que de le remplacer.

De leur côté, les monstres iconiques de la saga sont également très bien interprétés dans leur forme humaine. Jessica Parker Kennedy nous a par exemple offert une Méduse absolument parfaite, tandis que Suzanne Cryer et Megan Mullally étaient terrifiantes dans leurs rôles respectifs de Echidna et Alecto.

Mais s’il y a bien une actrice qui crève l’écran à chaque fois qu’elle apparaît dans la série, c’est bien Virginia Kull dans le rôle de Sally Jackson, la mère de Percy. Alors que son personnage était plutôt absent du premier livre en dehors du tout début, la série a décidé de la mettre en avant grâce à quelques flashbacks récurrents, et autant dire que chacun d’entre eux étaient brillamment interprétés. Le jeu de Virginia Kull nous a tout de suite convaincu et permet facilement de transmettre toutes les émotions que peuvent traverser une mère célibataire qui a dû élever son fils loin d’un danger qui finirait forcément par arriver un jour ou l’autre.

Une aventure qui ravira les fans comme les nouveaux spectateurs

Que vous ayez lu la saga d’origine ou non, que vous ayez vu (et aimé) les films de 2010 ou que vous les ayez totalement ignorés, cette nouvelle adaptation est-elle faite pour vous ? Selon nous, il y a fort à parier que la série Percy Jackson de Disney+ peut correspondre à un très large public. Tout d’abord, il faut noter que son univers est particulièrement réussi et qu’il nous donne envie d’en faire partie. Le mélange entre les mythes antiques et le monde moderne est très bien géré et la quête qui pousse le trio à traverser les Etats-Unis d’est en ouest se laisse très facilement regarder.

Les personnages sont d’ailleurs particulièrement humains et il est très facile d’avoir envie de voyager avec eux. Percy, en tant que demi-dieu qui ne connaît pas encore bien le reste de sa famille aussi grande que complexe, remplit avec brio son rôle d’ancrage à notre réalité. Il est honnête, courageux et impertinent, ce qui fait de lui un héros au comportement à la fois inspirant et réaliste. Il n’hésite jamais à dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas, et ce même quand il a un dieu de l’Olympe en face de lui. Annabeth, quant à elle, nous rappelle régulièrement à quel point le monde est dangereux et à quoi servent les demi-dieux, ce qui nous permet de plus facilement accepter que de tels enjeux reposent sur des épaules aussi jeunes. Mieux encore, la série Percy Jackson ne tombe pas dans le cliché du simple “comic relief” pour le personnage de Grover. Ce dernier, bien que parfois peureux et simplet, est un véritable atout pour le groupe et n’hésite pas à recadrer ses amis quand ils font n’importe quoi.

Mais au-delà de l’aventure elle-même dont les péripéties sont toujours aussi agréables à suivre, la série brille surtout par les thèmes qu’elle aborde. Loin du simple “bien contre le mal” que l’on peut souvent avoir dans ce genre de productions, Percy Jackson mise tout sur sa critique de la famille, des parents et des attentes que ces derniers peuvent porter à leurs enfants. Même si Percy est un élève difficile qui n’a jamais eu de succès à l’école (notamment à cause de ses troubles de l’attention), il a toujours vécu avec une mère qui le soutenait autant que possible. Difficile donc pour lui d’accepter le comportement des dieux avec leurs enfants, qui ne brillent que par leur absence physique et sentimentale. Qu’importe s’ils sont des dieux et s’ils sont occupés à faire tourner le monde, la série nous rappelle qu’il est toujours essentiel d’aimer et de s’occuper de ses enfants, qui ne demandent souvent qu’un peu d’attention de la part des personnes qu’ils admirent le plus au monde.

Concernant la qualité de l’adaptation par rapport au livre, sachez que la série Disney+ se permet tout de même de très grosses libertés par rapport aux livres. Certaines péripéties ne se déroulent pas du tout de la même façon, ce qui pourrait dérouter quelques fans au début. Rassurez-vous cependant, jamais la série ne s’éloigne drastiquement de l’esprit du matériau d’origine. Les thèmes sont les mêmes et sont traités avec autant de sérieux, même s’ils sont parfois abordés différemment, et on sent que tout a été fait pour respecter l’oeuvre de Rick Riordan dans la mesure du possible. Les changements sont finalement assez bienvenus et permettent d’offrir un divertissement qui saura à la fois surprendre les fans originaux et convaincre les nouveaux de s’intéresser aux livres, puisqu’ils n’y trouveront pas tout à fait la même chose.

Même le taxi d’Hermès ne va pas aussi vite

Malheureusement, malgré toutes les qualités que nous avons pu souligner, la série Percy Jackson comporte tout de même quelques défauts, et certains d’entre eux sont particulièrement génants. On pense en premier lieu au rythme et à la durée des épisodes, beaucoup trop courts à notre goût. Souvent plus proches des 35 minutes que des 45, ces derniers passent extrêmement vite et nous laissent souvent sur notre faim, particulièrement au début de la saison. Si cela ne gênera peut-être pas autant les spectateurs qui regarderont la saison en une fois maintenant que tous les épisodes sont sortis, attendre une semaine entre chaque épisode nous a paru très long pour une récompense beaucoup trop rapide.

Par ailleurs, la série souffre particulièrement de ce problème à ses débuts. En effet, avec des épisodes de 35 minutes en moyenne, difficile d’établir un univers avec des bases assez solides pour que le spectateur intègre toutes les subtilités. En résulte un sentiment de voir un début d’aventure complètement rushé qu’on aurait aimé voir respirer un peu. Pire encore, tout le passage à la colonie des Sang-Mêlé, véritable Poudlard de Percy Jackson, a été expédié en un épisode avant que la quête ne commence. Impossible donc d’apprécier pleinement ce lieu pourtant iconique de la saga et d’avoir envie d’en faire partie le temps d’un été comme Harry Potter avait réussi à le faire avec son château.

Autre aspect qui nous a paru beaucoup trop survolé : la quasi-totalité des combats de la série sont souvent réglés en quelques minutes à peine. Percy Jackson raconte l’histoire de demi-dieux qui se battent à l’épée de bronze contre des monstres issus de la mythologie, on aurait aimé que les affrontements durent un peu plus longtemps pour les apprécier pleinement. Certains sont tout de même très réussis, mais dans l’ensemble, on en vient surtout à se dire que les personnages ne sont jamais vraiment en danger tant ils résolvent rapidement les problèmes.

Enfin, sachant que la bande-originale de la série est signée par Bear McCreary (également à l’origine de celle des jeux vidéo God of War et God of War Ragnarok, de véritable bijoux), on aurait pu s’attendre à une meilleure place pour la musique. Si les morceaux sont généralement plutôt bons, et si certains sont même très réussis, il est assez rare qu’ils se démarquent et qu’on s’en souvienne en dehors de l’épisode. On aurait aimé la présence d’un véritable thème récurrent par exemple.

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