De nouveaux acteurs européens autres que Ariane !

La Commission européenne et l'Agence spatiale européenne (ESA) ont récemment annoncé une initiative ambitieuse visant à stimuler la compétitivité dans le secteur spatial européen. Dans le cadre du programme "Flight Ticket Initiative", cinq opérateurs de lanceurs spatiaux ont été sélectionnés pour mettre en orbite de petits satellites européens, offrant ainsi une alternative à l'Américain SpaceX.

Arianespace, la société française commercialisant les fusées Ariane 6, Vega et Vega-C, a été retenue aux côtés de quatre start-ups émergentes : Isar Aerospace et Rocket Augsburg Factory (RFA) en Allemagne, Orbex au Royaume-Uni et PLD Space en Espagne. Ces acteurs, bien que n'ayant pas encore effectué de lancement orbital, représentent l'avenir de la compétition spatiale européenne.

L'objectif de cette sélection est de favoriser la création de nouveaux systèmes de lancement européens par le biais d'une concurrence ouverte. En signant un contrat-cadre avec ces opérateurs, l'ESA et l'UE deviennent des "clients", soutenant ainsi le développement des services spatiaux émergents en Europe. Thierry Breton, commissaire européen chargé de l'espace, a souligné l'importance d'une "préférence européenne claire" pour les services de lancement afin de garantir l'autonomie européenne dans le secteur spatial.

Le principe est exactement le même qu’aux États-Unis, où une guerre sans pitié se joue pour devenir le nouveau SpaceX et rafler le maximum de contrats au Gouvernement.

Ariane 6 et la compétition face à SpaceX

L'un des éléments clés de cette stratégie européenne est le lancement “imminent” d'Ariane 6, la nouvelle fusée européenne. Prévu entre le 15 juin et le 31 juillet 2024, ce lancement marque une étape cruciale dans la compétition avec SpaceX. La décision de la date finale sera annoncée en mars ou avril 2024.

Le lancement d'Ariane 6, initialement prévu pour 2020, a été reporté en raison de diverses raisons, notamment la pandémie de Covid-19 et des problèmes de mise au point. Cependant, la confirmation du vol inaugural souligne la stabilisation des questions techniques et du calendrier, selon les déclarations de Martin Sion, PDG d'ArianeGroup, et Josef Aschbacher, directeur général de l'ESA. Sauf que les imprévus ne font que s’accumuler et après la décommission d’Ariane 5 et l'absence d’Ariane 6, l’Europe ne dispose plus de lanceurs.

La "préférence européenne" prônée par Thierry Breton vise à convaincre les États membres de l'UE, y compris les ministères de la Défense, de privilégier les lanceurs européens plutôt que de recourir aux services de SpaceX ou d'autres concurrents étrangers. Cette approche, axée sur la souveraineté et l'indépendance européenne, constitue un changement majeur dans la politique spatiale de l'UE. Sauf que pour que cela fonctionne il faudra aussi être compétitif financièrement. Actuellement, SpaceX est l’un des lanceurs les moins chers.

En réaction à la forte présence de SpaceX sur le marché, l'Europe mise sur la diversité des fournisseurs et la stimulation de la concurrence pour sécuriser son avenir spatial. Le tir inaugural d'Ariane 6, associé aux contrats avec les nouvelles start-ups du secteur, représente une étape cruciale dans cette quête pour rester compétitif dans la course à l’Espace.

L'annonce du lancement d'Ariane 6 entre juin et juillet 2024 souligne l'importance de ce moment critique dans la course à l'espace. Les yeux du monde seront tournés vers Kourou, attendant avec anticipation le décollage de la nouvelle fusée européenne qui symbolise l'engagement renouvelé de l'Europe dans la conquête spatiale.