Le 7e Art sud-coréen connaît un gain de popularité sans précédent ces dernières années. Netflix, conscient de l’intérêt grandissant de ses abonnés pour les “k-dramas” exploite sans relâche le filon. C’est désormais au tour d’un film de science-fiction post-apocalyptique de débarquer dans le catalogue du service SVOD. Le pays du matin calme nous gratifie-t-il une nouvelle fois d’une expérience dont lui seul a le secret ?
Badland Hunters en quelques mots
La fin du monde frappe la Corée du Sud en ce mois de janvier 2024, tout du moins sur Netflix. Badland Hunters est film de science-fiction réalisé par Heo Myeong Haeng qui fait ses premiers pas derrière la caméra, et scénarisé par Kim Bo-Tong et Kwak Jae-Min dont les précédents travaux se résument respectivement à Deserter Pursuit et Amanza. Cette dystopie peut toutefois compter sur l’expérience de son réalisateur autrefois cascadeur sur Old Boy (2003) puis coordinateur des cascades sur Le bon, la brute et le cinglé (2008) ou encore New World (2013) pour offrir aux spectateurs une aventure post-apocalyptique “punchy”.
Badland Hunters est surtout la suite de Concrete Utopia qui s'avère être l’adaptation du webtoon Pleasant Bullying de Kim Soongnyung. Sorti en août 2023 en Corée du Sud, ce film de SF se fait toujours attendre en France. Pour en revenir au Netflix Original qui nous intéresse aujourd'hui, il peut compter sur un casting 100% sud-coréen pour donner vie à son univers désertique et hostile. Ma Dong-seok, dont la carrière a pris son envol après sa performance dans Dernier train pour Busan (2016) puis Les Eternels (2021), tient ici le rôle principal. Voici le synopsis officiel de Badland Hunters :
À Séoul, une ville dévastée par un événement apocalyptique des années auparavant, un chasseur déterminé prend les choses en main quand une de ses proches adolescente est enlevée par un docteur fou qui expérimente sur les humains. - Netflix France
Le casting du film Badland Hunters :
- Ma Dong-seok - le chasseur Nam-san
- Lee Hee-joon - le docteur Yang Gi-su
- Lee Jun-young - Choi ji-wan (l'acolyte de Nam-san)
- Roh Jeong-eui - Suna
- An Ji-hye - la sergente des forces spéciales Lee Eun-ho
Badland Hunters sort en exclusivité sur Netflix le 26 janvier 2024.
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Netflix ou l'apocalypse sud-coréen
Avant d’entrer dans le vif du sujet, il convient de clarifier un point “essentiel”. Il n’est pas nécessaire d’avoir vu Concrete Utopia pour profiter de la nouvelle exclusivité Netflix en provenance de Corée du Sud. Badland Hunters se suffit à lui-même et introduit suffisamment, bien que rapidement, son univers pour comprendre les tenants et aboutissants d’un scénario qui enchaîne les passages obligés (pour ne pas dire les poncifs) d’un sous-genre (bien trop) codifié… celui du post-apo.
Le film réalisé par Heo Myeong Haeng ne surprend que très rarement. Et ce n'est pas son récit qui s’efforce avant tout d’aller d’un point A à un point B sans jamais oser le hors-piste qui me fera dire le contraire. Il en résulte une aventure post-apocalyptique qui ronronne à défaut de rugir, et qui ne peut compter que sur la performance de ses acteurs et actrices pour donner le change. Ma Dong-seok, toujours fidèle à lui-même, est un "ours" attachant, drôle et puissant capable de faire avancer l’intrigue par la seule force de ses poings.
C’est là et nulle part ailleurs que réside la principale qualité du film. Badland Hunters ne lésine jamais sur les bourre-pifs et encore moins sur les effets gores pour plaire aux spectateurs. Les scènes de combats, qui sont orchestrées avec un talent certain, donnent un bon coup de fouet à une aventure au demeurant “banale” et bien trop minimaliste. Pourtant inspiré de Mad Max et Resident Evil (pour ne citer que les influences évidentes), l’univers dépeint mais aussi l’histoire contée se contentent du strict minimum pour exister.
Il n’y a aucune scène de course-poursuite motorisée vrombissante dans le désert. Aucun combat mortel face à des créatures mutantes exotiques. Aucune séquence vraiment mémorable. Rien de rien… exception faite des prouesses martiales des acteurs qui se donnent visiblement à 200% face à des soldats génétiquement modifiés. Badland Hunters joue les bons élèves, et coche une à une les cases du film de science-fiction post-apocalyptique "sérieux". Son manque de folie et d'originalité en font un produit calibré incapable de marquer les esprits, et c'est bien dommage !
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