Les écrans et l’éducation : une association risquée ?

Depuis quelques années, la technologie est omniprésente et cela passe bien évidemment par les classes, y compris dès le plus jeune âge. Les écoles à équiper leurs élèves de tablettes ou de PC portables sont de plus en plus nombreuses. Cela se fait toutefois au détriment des manuels scolaires, qui se font, pour leur part, plus rares…

Il faut dire que ces supports numériques proposent une panoplie d'options telles que la diffusion de documentaires, de vidéos, de quiz interactifs, tout en encourageant la recherche d'informations et facilitant la communication entre enseignants et parents.

En revanche, avec les écrans viennent également des inconvénients non négligeables ; ils peuvent notamment être sources de distraction et fatiguer davantage les yeux. Mais par-dessus tout une étude récente menée par des neuroscientifiques du Teachers College de l’université de Columbia tend à prouver que les enfants apprennent mieux lorsqu’ils lisent sur papier plutôt que sur un écran. Cette étude a été réalisée suite à la récente baisse des compétence en matière de lecture et de compréhension des jeunes américains.

Les enfants apprennent-ils mieux en lisant sur du papier plutôt que sur un écran ?

L'étude intitulée "Profondeur de lecture et de traitement des collégiens en réponse aux médias numériques et imprimés" s’intéresse à comment le format de présentation des textes (numérique ou imprimé) influence la profondeur de traitement sémantique et la compréhension en matière de lecture chez les collégiens.

Pour ce faire, les chercheurs ont fait appel à 59 enfants âgés entre 10 et 12 ans, un âge justement déterminant pour ce qui est de l’apprentissage. Ces derniers ont lu des passages en format numérique et imprimé. Pendant qu'ils effectuaient des tâches de jugement sémantique d'un seul mot après chaque passage, un EEG haute densité a été réalisé afin d’enregistrer l’activité neuronale.

Les résultats ont relevé une lecture superficielle après la lecture numérique, tandis que la lecture imprimée a attesté une lecture plus profonde. Cela semble démontrer que la lecture de textes imprimés encourage des associations sémantiques plus fortes et modifie les réponses neurophysiologiques. Le cerveau réagit différemment en fonction du mode de support présenté. En bref ; les enfants comprennent et retiennent mieux lorsqu’ils lisent un texte sur papier que sur sur un écran.

Cependant, les chercheurs proposent une conclusion nuancée à leur recherches. Ils ne conseillent pas d’abandonner totalement l’usage de support numérique qui peut être bénéfique dans le cas de difficulté quant à la lecture, tant en apportant des options supplémentaires. L’idée serait de privilégier davantage les polycopiés et livres pour tout ce qui touche à l’apprentissage direct et employer les écrans pour des activités complémentaires. Comme souvent, il est important de trouver un bon équilibre.

En outre, certains pays à l’instar de la Suède, opèrent un retour en arrière pour diminuer le nombre d'écrans à l’école et revenir à un apprentissage plus classique. Après avoir pendant un certain temps encouragé une approche plus attractive de l’enseignement en optant pour des supports numériques, la Suède a accusé une baisse du niveau scolaire. La ministre de l’éducation a en particulier déploré un manque de sens critique.