Bien avant que le MCU ne soit lancé et ne domine le box-office, Marvel avait déjà commencé son ascension cinématographique avec quelques productions renommées, dont la saga Blade. Mais pour Blade Trinity, troisième et dernier film de la licence, tout ne s'est (vraiment) pas passé comme prévu.
Du succès à la honte
C'est en 1998 que Blade premier du nom débarquait au cinéma, un film d'action sombre et sanglant au sens aiguisé de la mise en scène et de la chorégraphie. En tête d'affiche, un Wesley Snipe ultra-efficace dans la peau d'un chasseur de vampires impitoyables maniant le katana et les armes à feu comme personne, lui-même hybride unique entre un vampire et un humain.
Le film, réalisé par Stephen Norrington, fut un grand succès et s'est confortablement imposé parmi les films réputés de la maison de comics, servant en plus de tremplin supplémentaire pour Wesley Snipes. Une suite, Blade 2, aura vu le jour en 2002, réalisée par Guillermo Del Toro et qui aura connu un succès similaire.
Puis, il y a eu Blade Trinity en 2004 et tout a dégringolé. Pour le coup, ce troisième long-métrage devait ouvrir l'univers et donner lieu à des spin-offs et autres expériences dérivées : il était réalisé par David S. Goyer, qui était notamment le scénariste des deux premiers Blade, mais a surtout été qualifié de l'un des pires films Marvel de l'époque. La critique l'a assassiné, oui, tout comme le public qui n'a pas vraiment répondu présent, aboutissant sur un piètre score au box-office. Et depuis, nous n'avons plus jamais vu Blade au grand écran.
Un tournage chaotique
Il faut aussi dire que la production du film elle-même fut sinueuse et compliquée, notamment due à une relation absolument calamiteuse entre David S. Goyer et Wesley Snipes. En premier lieu, des désaccords majeurs sur l'histoire, l'écriture ou la mise en scène : l'acteur américain estimait notamment que le personnage de Blade était relégué au second plan, au profit des nouveaux personnages de King et Abigail, interprété par Ryan Reynolds et Jessica Biel.
Patton Oswalt, l'un des acteurs du film (qui jouait le personnage de Hedges), a même avoué que Snipes ne parlait plus au réalisateur après que celui ait ignoré le comportement raciste de l'un des membres de l'équipe technique : le comédien aurait même tenté d'étrangler le cinéaste. Même son de cloche du côté de l'actrice Parker Posey, qui a déclaré que Snipes avait finalement refusé de tourner certaines scènes ou d'agir de telle manière, ce qui aurait clairement joué sur la qualité finale de celles-ci.
La relation entre Goyle et Snipes se serait même tellement détériorée que ce dernier lui aurait proféré de sérieuses menaces, ce qui aurait conduit le réalisateur à engager un gang de motards pour sa sécurité personnelle. Rien que ça. L'interprète de Blade aurait même décidé de ne plus communiquer avec Goyer directement, utilisant des post-it signés "from Blade" ! Enfin, Wesley Snipes a finalement fini par attaquer New Line Cinema pour ne pas lui avoir versé l'intégralité de son salaire, neuf mois avant la sortie du film.
Seconde chance
On rappelle que la malédiction a quelque peu continué puisqu'un reboot de Blade est prévu au sein du Marvel Cinematic Universe, avec Mahershala Ali dans le rôle titre : seulement voilà, suite à d'autres désaccords entre Marvel, plusieurs réalisateurs et scénaristes ont déjà été embauchés avant de partir, retardant encore et encore la sortie. Ali aurait même été sur le point de quitter le projet.
Heureusement, le chantier aurait repris dans la bonne direction et c'est donc Yann Demange qui pilotera l'ensemble (Lovecraft Country, Exit West). Le film intégrera notamment Marvel Spotlight, un label fraîchement créé au sein du MCU pour accueillir les longs-métrages et séries au contenu plus adulte et violent, auquel appartiendra aussi Daredevil Born Again ; quant à elle, la sortie est prévue le 5 novembre 2025. On croise les doigts pour un retour en bonne et due forme et surtout pas une nouvelle douche froide.