La fin du physique au détriment du numérique ? C’est en tout cas ce que pense Philippe Tremblay-Gauthier, directeur des abonnements d'Ubisoft. Dans une interview accordée à GamesIndustry, il est revenu sur l’évolution des jeux vidéo qui tend de plus en plus vers le numérique. Pour lui, il est clair que les jeux physiques ont de grandes chances de ne plus exister dans le futur.

« L'une des choses que nous avons constatée est que les joueurs sont habitués, un peu comme les DVD, à avoir et à posséder leurs jeux. Un changement de consommation doit se produire » déclare Philippe Tremblay-Gauthier. « Les gens se sont habitués à ne pas posséder leur collection de CD ou de DVD. C'est une transformation qui a été un peu plus lente à se produire dans les jeux. Les joueurs se sentent de plus en plus à l'aise dans ce domaine. Si vous reprenez votre partie à un autre moment, votre fichier de progression est toujours là. Il n'a pas été effacé. Il s'agit donc de se sentir à l'aise avec le fait de ne pas posséder son jeu » détaille le directeur des abonnements.

Les consoles résistent encore et toujours face à l'envahisseur qu’est le numérique

Ce changement de consommation des jeux vidéo a été drastique sur PC, qui ne propose plus que des versions numériques pour les jeux, les lecteurs de disques ayant peu à peu disparu des tours. Cependant, les consoles résistent encore et toujours à cette transformation du marché en continuant de disposer de titre en version physique. L’un des principaux arguments anti-numériques est que, mise a part si le jeu est sans DRM (gestion des droits numériques), vous ne possédez pas réellement un titre. En réalité, vous ne faites que le louer au distributeur auprès duquel vous l’achetez qui peut à tout moment décider de le supprimer de votre bibliothèque.

Une épée de Damoclès sur les bibliothèques numériques ?

Par exemple, Sony a été récemment sous le coup de vives polémiques. Playstation avait indiqué qu’il allait faire disparaître les 1300 émissions de Discovery Channel que vous les ayez achetées ou non en décembre 2023. Heureusement pour les utilisateurs, la firme japonaise était parvenue à renouveler son accord avec Warner Bros, propriétaire de Discovery, pour continuer de distribuer les émissions sur sa plateforme. Faut-il voir ce genre d'annonce comme un rappel qu'une épée de Damoclès plane au-dessus des bibliothèques exclusivement numériques ?

Philippe Tremblay-Gauthier a d'ailleurs conscience de ce débat autour des jeux au format numérique. C’est pour cette raison que l’entreprise continue à la fois de proposer d’acheter leurs jeux, mais également de les “louer” avec le service Ubisoft+ (abonnement permettant d’avoir accès au titre du studio même le jour de leur sortie selon la formule choisi comme c'est le cas avec Prince of Persia : The Lost Crown). « Le but n'est pas de forcer les utilisateurs à suivre une voie ou une autre. Nous proposons l'achat, l'abonnement, et c'est la préférence du joueur qui est importante ici. Nous constatons que certaines personnes qui achètent choisissent maintenant de s'abonner, mais tout fonctionne » indique-t-il.