C’est enfin arrivé ! La NASA est parvenue à ouvrir la capsule contenant des échantillons d'astéroïdes. Une prouesse scientifique qui semblait simple en principe et qui a pris beaucoup plus de temps que prévu.
Une prouesse nécessaire que l’on n’imaginait pas
Lorsque l’on envoie une sonde sur un astéroïde pour collecter des échantillons et revenir en un seul morceau sur Terre. On se dit que l’ouverture de la capsule n’est pas l’étape la plus technique… Pourtant il aura fallu trois mois d'efforts soutenus et de planification minutieuse à l'équipe de la mission OSIRIS-REx de la NASA pour finalement réussir à ouvrir la capsule de l'astéroïde Bennu. Cet événement marque une étape cruciale dans l'étude de cet astéroïde, dont l'âge est estimé à environ 4,5 milliards d'années, presque aussi vieux que le système solaire lui-même.
L'obstacle majeur rencontré par les ingénieurs du Centre Spatial Johnson de la NASA était la présence de deux vis bloquées sur les 35 qui scellaient le conteneur de roches et de poussières. Cette situation délicate a nécessité une approche innovante pour éviter toute contamination des échantillons, qui sont potentiellement riches en informations sur l'origine de la vie.
Quand l’outil n'existe pas, il faut le créer
Pour surmonter ce défi, l'équipe a développé des outils spécifiques, fabriqués avec un acier inoxydable chirurgical non magnétique, le seul matériau assez dur et approuvé pour une utilisation dans les conditions stériles nécessaires. Cette approche reflète l'importance capitale de préserver la pureté des échantillons, qui pourraient contenir des indices précieux sur les premiers moments de notre système solaire.
L'ingéniosité ne s'est pas arrêtée là. Avant d'utiliser ces outils sur la capsule, ils ont été testés dans un laboratoire pour s’assurer de leur efficacité. Le succès de ces essais a mené à l'ouverture avec succès de la capsule, permettant aux scientifiques d'accéder aux précieux échantillons. Jusqu'à présent, 70 grammes de matériel, restés collés à d'autres parties de la capsule, ont été récupérés, mais la quantité totale de matière collectée reste à déterminer.
Une récupération extraterrestre essentielle
La réussite de cette mission a des implications profondes. Bennu est classé comme un astéroïde potentiellement dangereux en raison de sa proximité avec la Terre. Comprendre sa composition et sa trajectoire pourrait fournir des informations vitales pour les futurs efforts de défense planétaire. De plus, l'analyse des échantillons pourrait offrir des aperçus sur les composés organiques présents dans l'astéroïde, offrant potentiellement de nouvelles perspectives sur l'origine de la vie sur Terre.
Les échantillons de Bennu sont stockés dans une salle blanche du Centre Spatial Johnson, à proximité des échantillons lunaires des missions Apollo. Une partie de ces échantillons sera conservée à -80°C et une autre à température ambiante, garantissant leur préservation pour des décennies de recherche.
Et ce n’est pas fini !
En parallèle, la sonde OSIRIS-REx, rebaptisée OSIRIS-APEX, poursuit son voyage dans l'espace. Son prochain objectif est l'astéroïde Apophis, un corps céleste qui, comme Bennu, présente un intérêt scientifique majeur. Apophis est particulièrement célèbre pour son passage proche de la Terre, à “seulement” 38 000 kilomètres, un événement prévu pour les prochaines années. Ce rendez-vous cosmique offre une opportunité unique pour étudier de près un astéroïde et comprendre mieux les risques potentiels qu'ils peuvent poser pour notre planète.
Pour atteindre Apophis, OSIRIS-APEX doit entreprendre un long périple, s'approchant dangereusement du Soleil et traversant des températures bien au-delà de celles pour lesquelles elle a été initialement conçue.
Le succès dans l'ouverture de la capsule de Bennu et le voyage continu d'OSIRIS-APEX vers de nouveaux horizons spatiaux ne sont pas seulement des réussites techniques. C’est une réussite pour l’humanité et la connaissance que nous avons de là où nous vivons. Chaque particule de poussière récupérée, chaque kilomètre parcouru par la sonde, nous rapproche un peu plus de la compréhension de notre place dans l'univers.