Vous avez l’impression d’être de moins en moins vif d’esprit avec l’âge qui avance ? Ce n’est peut-être qu’une illusion… Enfin, tout dépend de votre âge quand même, mais une étude vient de révéler que le cerveau humain ne décline pas aussi vite que beaucoup le pensent.
Par le passé, un grand nombre d’études ont soutenu que les performances du cerveau humain avaient tendance à décliner dès la vingtaine. Cela tendait à démontrer que dès que nous arrivons à l’âge adulte, nos capacités de réflexion, nos temps de réaction et de prise de décision commençaient à chuter. Mais une nouvelle étude va dans un sens tout à fait opposé à ces observations.
Le cerveau ralentit à 20 ans, oui, mais pour de bonnes raisons
Une étude scientifique réalisée par des chercheurs allemands, et publiée dans la revue Nature Humain Behaviour, met en avant le fait que les capacités cognitives d’un être humain en bonne santé ne déclineraient, en réalité, pas avant l’âge de 60 ans. Nous sommes donc bien loin des 20 ans longtemps évoqués.
Cette longue étude a été menée sur plus d’un million de participants, âgés de 10 à 80 ans. Elle a été réalisée à l’aide d’un questionnaire en ligne, dans lequel se glissaient des tests et questions en lien avec les capacités de réflexion. Les résultats ont permis d’en tirer différentes conclusions.
Il est cependant bien question d’un « ralentissement » à partir de 20 ans. Seulement, il faut le prendre dans un sens tout à fait différent : « Ce ralentissement est attribuable à une plus grande prudence dans la prise de décision et à des processus non décisionnels plus lents, plutôt qu’à des différences de vitesse mentale », expliquent les chercheurs dans leur étude. « Ce n’est qu’après l’âge de 60 ans environ que les sujets commencent à présenter un déclin négatif accéléré lié à l’âge ».
Une étude utile pour prévenir certaines maladies
« Notre découverte est encourageante, car nos résultats montrent que les niveaux moyens du temps de réaction de notre cerveau, dans des contextes exigeant des décisions rapides et contraintes, ne diminuent que relativement tard dans la vie », déclare le principal auteur de l’étude, le docteur Mischa von Krause.
Interrogé par le quotidien Ouest France, Thomas Boraud, directeur de l’Institut des maladies neurodégénératives de l’université de Bordeaux, estime que « dans une finalité purement médicale, cette étude est intéressante, car si l’on arrivait à faire chez des patients des tests montrant qu’ils ont un ralentissement psychomoteur, tout en mettant en évidence que leur temps de réaction mentale a augmenté par rapport à des sujets du même âge, cela pourrait permettre de révéler un signe précoce de la maladie d’Alzheimer, de démence et éventuellement de Parkinson ».
On peut conclure que ce qui intervient à partir de 20 ans n’est pas un déclin, mais plutôt un gain de sagesse dans la réflexion : c’est tout de même plus flatteur ! En outre, l’étude, consultable en ligne, pourrait donc avoir une utilité dans le futur pour détecter des maladies à un stade plus précoce qu’aujourd’hui.