S'il y a bien une industrie avec un acteur qui domine tout le monde, c'est bien la Chine avec les terres rares. On retrouve des chiffres qui ne mentent pas.
La domination de la Chine sur l'industrie des terres rares
L'univers des terres rares est dominé par un acteur majeur : la Chine. Au fil des ans, la Chine a produit plus de 90 % de ces composants précieux, selon l'US Geological Survey. En 2022, ce chiffre est passé à 70 %, non pas à cause d'une baisse de la production, mais plutôt en raison de l'augmentation de la production par d'autres pays tels que l'Australie, le Viêt Nam et le Myanmar.
Ces terres rares englobent de nombreux éléments comme le néodyme, le prométhium, le gadolinium, l'yttrium, le scandium et bien d'autres encore. Leurs propriétés physiques et chimiques les rendent uniques, et ce sont bien ces caractéristiques qui ont permis aux terres rares de devenir une ressource très prisée dans de nombreux secteurs d'activité, notamment l'électronique et les énergies renouvelables. Ils sont essentiels dans la production de moteurs pour les voitures hybrides et électriques, les batteries, les pots catalytiques, les lasers, les fibres optiques, les écrans LCD et même les éoliennes.
La Chine n'est pas seulement un acteur majeur dans la production des terres rares, mais elle domine également l'industrie de transformation de ces éléments, avec une part de marché de 90 %, selon Xincaifu. De plus, la Chine a récemment décidé de limiter l'exportation de certaines de ses technologies de transformation. On s'en doute un peu, il s'agit d'une stratégie pour protéger ses intérêts face au reste du monde, notamment les USA.
Stratégies pour minimiser la dépendance envers la Chine
Face à cette situation, des pays comme les États-Unis, l'Europe, le Japon et l'Australie cherchent à réduire leur dépendance à l'égard de la Chine. L'une des méthodes envisagées est de remplacer autant que possible l'utilisation des terres rares par d'autres matières premières. Tesla, par exemple, a annoncé que ses futurs moteurs électriques seraient dotés d'aimants sans terres rares. De nouvelles technologies de batteries commencent aussi à arriver, limitant ou supprimant la présence de terres rares.
Cependant, il y a une autre option : conclure des accords pour marginaliser la Chine en l'excluant de la chaîne d'approvisionnement. Par exemple, début janvier, la compagnie minière publique suédoise LKAB a découvert un important gisement de terres rares dans le nord du pays. Si ce gisement peut être exploité avec succès, cela pourrait aider l'Europe à réduire sa dépendance à l'égard des terres rares chinoises.
De plus, les États-Unis ont conclu un accord selon lequel les terres rares extraites dans l'Utah seront raffinées en Estonie, et celles extraites au Canada seront traitées en Norvège. Le Japon a adopté une stratégie similaire avec l'Australie comme partenaire.
Cependant, les bas prix proposés par la Chine restent une vraie force. Tant que la Chine sera au top, les éventuelles augmentations des coûts d'approvisionnement en terres rares pourraient se répercuter sur le prix des puces, des batteries et d'autres dispositifs essentiels, et impacter les tarifs finaux de nos produits tech favoris.