Figurez-vous qu'il y a un petit lien entre le film Everything Everywhere All At Once et Alan Wake II, avoué tout récemment par Sam Lake, de Remedy : ce premier a influé sur la confidence des développeurs du deuxième. Explications.
Everything Everywhere All At Once, la bizarrerie brillante de l'année 2022
Le multivers est un thème largement exploité au cinéma et surtout depuis quelques années, au point que Marvel en a fait sa nouvelle thématique principale pour son arc actuel. Toutefois, s'il y a bien une œuvre qui s'est permis d'aborder le sujet avec une originalité et une folie certaines, c'est Everything Everywhere All At Once, sorti en août 2022 dans nos cinémas français.
On y suit le périple farfelu d'Evelyn Wang, une femme largement fatiguée de sa situation : entre la laverie qu'elle tient difficilement, son mari qui souhaite divorcer et ses relations compliquées avec sa fille, Evelyn est en quelque sorte à bout. Et encore, c'était sans compter sur l'arrivée d'Alpha, une version alternative de son propre mari qui lui fait découvrir l'existence du multivers, dans lequel elle va voyager et dont les codes s'avèrent… très précis.
Difficile de décrire précisément Everything Everywhere All At Once tant sa mise en scène, son excentricité mais aussi la justesse de son écriture qui oscille entre le délire assumé et l'émotion sincère ont convaincu le public et les professionnels du milieu. En tout cas, suffisamment pour remporter l'Oscar du Meilleur Film et séduire même la sphère du jeu vidéo.
Quand Remedy s'en voit influencé
Sam Lake est le visage emblématique de Remedy : c'est celui a notamment prêté ses traits au premier Max Payne (en plus d'en être le scénariste) et aussi celui qui est le directeur créatif d'Alan Wake II (dont un personnage important prend de nouveau son apparence !). Lors d'une interview avec le Washington Post, le développeur a révélé que l'acclamé Everything Everywhere All At Once l'avait mis en confiance, lui et son équipe, pour sa façon de jouer avec la réalité, la fantastique ou le paranormal.
Ca m'a donné confiance en comprenant que ce que nous faisons ici, nous le faisons au bon moment.
Il faut dire que Remedy a toujours joué avec les codes conventionnels de la narration vidéoludique. Control en était déjà un bon exemple, n'hésitant pas à inclure de la vidéo en live-action et à distordre la réalité. Choses qu'Alan Wake II vient exacerber davantage, flirtant autant avec l'horreur, l'enquête, la comédie musicale et autres idées de mise en scène à deux doigts de l'illusion psychologique.
Je pense que nous sommes prisonniers de ces idées et que nous avons un désir si fort de trouver les réponses et d'inventer les réponses. Nous sommes très, très désireux de créer des règles et des lois et de définir des choses. Dans la fiction et l'art, il est important d'essayer de s'en sortir, mais je pense le point de vue d'Alan Wake est assez limité, et c'est l'un des défauts intéressants de notre personnage.
On rappelle que dans Alan Wake II, Alan Wake est un écrivain piégé dans un monde parallèle, s'apparentant à un cauchemar infini qui tourne en boucle et qui le rend fou pendant des années. Sortir de cette spirale infernale et se rendre compte de la réalité sont alors son principal challenge, tandis que le joueur incarne également Saga Anderson, agente du FBI qui enquête sur sa disparition (entre autres) dans le monde réel.
"Si vous jouez à Alan Wake 2, vous verrez certainement qu'en matière d'histoire et de narration, tout n'est pas limité à un seul genre", rajoute justement Sam Lake. De notre côté, chez JV, nous avons attribué la bien belle note de 17/20 au titre de Remedy, disponible uniquement sur les stores numériques PC, PS5 et Xbox Series.