C’était écrit, c’était acté : le deal Activision et Microsoft n’allait pas être un long fleuve tranquille et la dernière information vient confirmer cette réalité. Alors que tout semblait validé, un petit grain de sable pourrait atterrir dans la botte de la firme de Redmond.
Retour sur un feuilleton interminable
Le 13 octobre dernier, après des mois de tractations et de procès, l’information est tombée : plus d’un an et demi après l’annonce du rachat d’Activision Blizzard par Microsoft, le géant américain va enfin pouvoir mettre son plan à exécution. Il aura fallu des semaines et des semaines de discussions, d’épluchages de dossiers et de relectures de rapports financiers pour que les principaux intéressés se mettent d’accord sur la validité, ou non, du rachat à 68,7 milliards de dollars.
Les autorités de la concurrence de multiples pays ont essayé d’accorder leurs violons sur le futur monopole de Microsoft dans l’industrie du jeu vidéo et c’est finalement l’organisme anglais – le même qui avait bloqué initialement le rachat – qui a donné son feu vert. Pour obtenir ce droit, l’entreprise cofondée par Bill Gates a dû revoir sa copie et ils ont eu l’idée de s’allier à l’éditeur français, Ubisoft, pour convaincre Londres. Concrètement, et c’est un deal absolument démentiel pour la compagnie bretonne, Ubisoft a récupéré les droits d’exploitation des jeux PC et consoles d’Activision Blizzard pour son service de cloud gaming. En signant ce contrat gagnant-gagnant, Microsoft a tout simplement obtenu l’aval de l’autorité de la concurrence britannique et passé le dernier obstacle menant à l’acquisition finale d’Activision Blizzard. Oui, mais voilà…
L’appel de dernière minute ?
Selon les dernières informations recueillies par Kotaku, il semblerait que la Federal Trade Commission, autrement l’organisme américain, ait décidé de faire appel pour bloquer cette acquisition entre Microsoft et Activision Blizzard. À en croire Reuters, l’avocat de la FTC, Imad Abyad, a estimé que les tentatives initiales de blocage de l’accord étaient soumises à un « niveau trop élevé » et que la position de monopole, avérée selon l’avocat, était anticoncurrentielle.
Imad Abyad s’est exprimé devant trois juges en arguant que Microsoft, en l’état actuel des évènements, n’avait pas suffisamment démontrée sa bonne foi (notamment par rapport à l’exclusivité des jeux Call of Duty sur consoles et services Xbox, la grande crainte de la FTC) et il en attend plus. À moins d’un improbable retournement de situation, il semble difficile, désormais, de faire capoter le deal, surtout après l’entente avec Ubisoft et la pacification des relations avec Sony. Mais il ne faut pas dire jamais et il se pourrait que le feuilleton soit reparti pour quelques semaines. Quelle histoire !