La fin de la crise dans le jeu vidéo pour très bientôt ? Un développeur l'affirme

L'année 2023 n'aura pas été des plus tendres pour l'industrie du jeu vidéo et même, de façon plus générale, pour le secteur de la tech : des licenciements à tout va, des fermetures de studio et autres pressions indiscutables ont sévi tout du long, aboutissant à un climat professionnel anxiogène dont on a hâte de voir le bout. Justement, la reprise serait imminente à en croire Stewart Chisam, le PDG de Hi-Rez et RallyHere, qui s'est entretenu avec GamesIndustry.biz à l'occasion du Montréal International Games Summit.

En réalité, je pense qu'il y a une grosse gueule de bois liée au COVID dans les jeux en tant que service. J'ai de l'expérience dans les chaînes d'approvisionnement et là-bas, nous appellerions ça l'effet coup de fouet. Nous avons eu une terrible augmentation de la demande du jour au lendemain lorsque la pandémie est arrivée et tous nos jeux et pratiquement tous les autres jeux ont vu leur engagement augmenter de 50 % dans la plupart des cas, littéralement du jour au lendemain. Beaucoup plus de personnes ont afflué et pas seulement le nombre de personnes, mais les heures que les joueurs consacraient au jeu.

Cela a entraîné une augmentation massive des investissements dans l'industrie. Et une partie de tout ça a commencé avant la pandémie, principalement en 2018 quand Fortnite a vraiment décollé. Beaucoup de gens ont vu ce succès et voulaient une part du gâteau, donc beaucoup d’argent pariés d’autres fonds ont été investis dans l’industrie à l’époque.

Vous voyez certainement où Stewart Chisam veut en venir : les studios ont été forcés de gonfler leurs effectifs pour répondre à la demande… sauf qu'aujourd'hui, cette demande n'est plus aussi forte pour la simple et bonne raison que les confinements ont cessé et que l'activité a repris son cours. De nombreuses firmes se retrouvent alors avec un trop-plein d'employés, mais pas assez de travail (et donc de revenus) à leur fournir, débouchant sur des licenciements ou des dépôts de bilan.

Je pense totalement que notre industrie est en surabondance, d'autant plus que la pandémie a commencé à s'atténuer et que les habitudes des joueurs ont commencé à revenir à la normale. À mon avis, tout cela devrait se rétablir assez rapidement.

S'il parait optimiste, Chisam a pourtant lui aussi dû licencier lors d'une récentre restructuration.

Il est difficile pour tout le monde dans l'industrie de subir ce changement de cap. Nous l'avons ressenti dans notre activité et avons dû réduire nos ambitions dans le nombre de nouveaux jeux que nous voulions lancer. De nombreux autres studios ont fait aussi ça ; cela demande tous de revenir à l'essentiel.

Personnellement, je pense qu'au cours de ce trimestre, nous atteindrons le point bas, puis nous commencerons vraiment à revenir et à croître à nouveau en tant qu'industrie et à dépasser tout ça.

À le croire donc, la reprise de l'industrie vidéoludique devrait bientôt être effective ; après le trimestre en cours. 2024 aurait-il donc bien des chances d'être meilleur que 2023 ?

Sony pourrait prendre le contrôle total de Bungie (Destiny) à cette condition

Certes, Bungie a été racheté par Sony en 2022 pour 3,7 milliards de dollars, mais il faut savoir que l'iconique studio derrière Destiny n'a pas pour autant rejoint PlayStation Studios aux côtés des autres firmes iconiques du constructeur japonais : il appartient en réalité à Sony Interactive Entertainement, son expertise sur les jeux service étant mise à profit pour les autres studios PlayStation ainsi, évidemment, que ses différents revenus générés sur Destiny qui reviennent dans la poche de Sony.

Mais en soi, Bungie continue d'agir de façon indépendante : son PDG Pete Parsons reste le principal décisionnaire en cas d'égalité auy conseil d'administration, auquel siège d'ailleurs Hermen Gulst (patron de PlayStation Studios) et Eric Lempel (vice-président du Marketing de PlayStation Worldwide).

Seulement voilà, cette "autonomie" et cette "indépendance" pourraient ne plus avoir lieu du tout pour la simple et bonne raison que Bungie traverse une réelle mauvaise passe. La dernière extension de Destiny 2 n'a pas suffi à relancer la machine, le titre cumulant des audiences historiquement basses et forcément, cela ne plaît par à Sony qui a tout de même lâché un joli pactole pour une des entreprises les plus en vue de l'industrie.

Il pourrait bien y avoir une sentence à cette mauvaise performance, à savoir la prise de contrôle totale de Sony sur Bungie. C'est IGN qui révèle le pot aux roses.

Bien que les détails exacts de l'accord conclu par Sony pour acquérir Bungie restent inconnus du public et des employés, des sources affirment avoir été informées par les dirigeants que la structure actuelle du conseil d'administration est subordonnée à la réalisation de certains objectifs financiers par Bungie. Si Bungie n'atteint pas ses objectifs de revenus dans des proportions trop importantes, Sony est autorisé à dissoudre le conseil d'administration existant et à prendre le contrôle total de l'entreprise.

L'extension de Destiny 2, La Forme Finale, ayant été reportée à la prochaine année fiscale et Bungie continuant d'investir massivement dans Marathon, de nombreux employés comprennent que Bungie lutte pour atteindre les objectifs nécessaires afin de conserver son dernier vestige de liberté.

Si la prochaine extension, La Forme Finale, ne parvient donc pas à faire revenir les joueurs sur Destiny 2 et que les résultats de Bungie passent en dessous d'un certain seuil… Sony pourrait donc, selon son contrat signé avec l'entreprise (qui reste flou car non dévoilé), prendre le contrôle pour tenter de redresser la barre. Et par ça, qui sait ce que le géant nippon a prévu : continuer sur Destiny, ou bien faire un tout nouveau jeu en ralliant Bungie à PlayStation Studios ?

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GameStop : la chute continue pour le célèbre revendeur de jeux vidéo

Il fut un temps où les jeux physiques avaient la cote - en fait, c'était même une norme. Ce temps semble définitivement révolu et plus que jamais, la puissance du dématérialisé se fait sentir au détriment des magasins spécialisés, à l'instar de l'iconique chaîne américaine Game Stop (qui possède aussi Micromania depuis 2008) : la chaîne vient de publier ses résultats financiers pour le trimestre clos le 28 octobre 2032… et ils ne sont pas tout roses.

• Les ventes nettes sont de 1,08 milliard de dollars (-9% par rapport au même trimestre l'année dernière)
• Les pertes nettes sont de 3,1 millions de dollars (contre 92,6 millions l'année dernière pour le même trimestre, ce qui est une bonne nouvelle)
• Les ventes nettes de hardware sont de 579 millions de dollars (-8%)
• Les ventes nettes de jeux vidéo sont de 321 millions de dollars (-9%)
• Les ventes nettes de goodies sont de 178 millions de dollars (-14%).

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En soi, hormis les pertes nettes qui sont bien inférieures à celles du même trimestre l'année dernière, tous résultats de Game Stop sont en baisse, ce qui traduit plutôt bien la tendance actuelle des consommateurs à délaisser pour de bon le physique au profit du digital. Notons que la seule dette à long terme qu'a Game Stop, c'est au sujet d'un prêt à faible taux d'intérêt contracté suite à la réponse du gouvernement français à la pandémie.

En bref dans l'actualité business de la semaine

• Rovio (Angry Birds) ferme le Studio Lumi suite à son acquisition par Sega, licenciant ainsi seize personnes.
• Selon Data.ai, les USA devraient représenter 40% de la croissance des revenus des jeux mobiles en 2024
• GTA 6 détient désormais le record absolu du trailer de jeu vidéo le plus rapidement vu, avec 100 millions de vues en 24 heures.
• Twitch a annoncé son retrait de Corée du Sud d'ici à trois mois, en raison de frais de facturation d'internet beaucoup trop élevés.
• Sony a annoncé supprimer les émissions Discovery TV achetées du PlayStation Store, les retirant ainsi aux consommateurs qui les avaient achetées.
• Phil Spencer a annoncé que Microsoft dépensait environ un milliard de dollars dans le Game Pass, mais qu'il était désormais rentable.