Nouveaux réacteurs chinois : quelles différences avec l'ancienne version ?

Contrairement à la France, la Chine est un pays beaucoup plus dépendant du charbon pour sa création d'énergie. Cette méthode possède de nombreux défauts, et il était important de trouver de nouvelles méthodes. De plus, l'empire du milieu comprend qu'il lui faut devenir plus indépendant vis-à-vis des autres pays qui participent grandement à l'élaboration des réacteurs du pays.

C'est dans cette optique que la Chine a lancé ce qu'elle appelle la quatrième génération de réacteur nucléaire. Ce dernier est conçu massivement à l'intérieur des terres (plus de 90%), et son achèvement arrive plus de 10 ans après le début des chantiers.

Ici, on ne parle pas de réacteur à fusion nucléaire, technologie encore beaucoup trop jeune. Il s'agit toujours d'une méthode similaire pour créer l'énergie, c'est–à-dire via la fission nucléaire. En revanche, ce qui change , c'est la manière dont sont refroidis les réacteurs. Jusqu'à présent, on utilise de l'eau à haute pression pour faire baisser la température provoquée par l'activité nucléaire de la centrale. Avec ces réacteurs de quatrième génération, c'est du gaz qui est utilisé à la place.

Le résultat, c'est une architecture plus compacte, mais aussi bien d'autres avantages. Tout d'abord, la centrale peut fonctionner à une température plus élevée, permettant un meilleur rendement. Et en plus d'être plus sûr que les réacteurs de troisième génération, la quatrième permet une plus grande flexibilité. En effet, cette technologie ouvre aussi la voie à d'autres utilisations du réacteur : le chauffage, ou le dessalement de l'eau de mer par exemple.

La France fait l'inverse

SI la Chine change de technique, ce n'est pas le cas pour la France. La stratégie nucléaire de la France prévoit de garder ses EPR de 3ème génération. En effet, le président Emmanuel Macron a annoncé en 2022 la construction de six nouveaux EPR 3ème génération en France. Ces réacteurs permettent de remplacer les réacteurs nucléaires plus anciens, qui arrivent en fin de vie.

La troisième génération de réacteurs permet tout de même une plus grande puissance, mais aussi une plus grande sûreté que les réacteurs nucléaires de deuxième génération, qui sont actuellement en service en France. Ils sont également plus compétitifs en termes de coût de production d'électricité.

La stratégie nucléaire de la France prévoit également le développement de nouveaux réacteurs nucléaires, tels que les petits réacteurs modulaires (PRM). Les PRM sont des réacteurs plus petits et plus flexibles que les EPR, et ils pourraient être utilisés pour produire de l'électricité dans des zones isolées ou pour alimenter des industries.

Source : Le Monde