Si vous pensiez avoir une bonne connexion chez vous, regardez plutôt ce que vaut la fibre optique japonaise.
L’évolution fulgurante des connexions Internet
Depuis les premiers jours modestes du réseau informatique mondial, où une connexion bas débit était considérée comme une prouesse technologique, jusqu'à l'ère actuelle de la 5G et au-delà, l'évolution des connexions Internet a été fulgurante. Les années 90 ont été le témoin des premiers balbutiements de l'Internet grand public. À cette époque, les modems sifflants et les connexions à cadence lente étaient monnaie courante. L'accès en ligne était synonyme de patience, avec des pages Web qui se chargeaient lentement et des connexions interrompues par des appels téléphoniques.
Vint ensuite l'avènement du haut débit, au début des années 2000, marqué par les connexions DSL (Digital Subscriber Line) puis ADSL (Asymmetric Digital Subscriber Line) qui nous ont offert des vitesses de téléchargement plus rapides, permettant aux utilisateurs de profiter d’une multitude de nouveaux contenus, comme les vidéos en streaming ou encore les jeux vidéo en ligne. Plus généralement, cette avancée a stimulé l'économie numérique et a donné naissance à une multitude de services en ligne.
Puis enfin, il y eut la fibre optique, une technologie qui a redéfini les normes de transmission des données. Pour ceux qui ne le savent pas, les câbles en fibre optique transmettent des données sous forme de signaux lumineux à travers de minces brins de verre ou de plastique, offrant des capacités de transmission beaucoup plus élevées que les câbles traditionnels en cuivre. Cette technologie a joué un rôle crucial dans l'accélération de la vitesse et de la fiabilité des connexions Internet.
La fibre optique passe un nouveau cap au Japon !
Pour répondre à la demande croissante de trafic de données, les technologies de multiplexage utilisant l'espace et la longueur d'onde pour les communications optiques à haut débit ont été étudiées. L’institut japonais NICT (National Institute of Information and Communications Technology) a récemment démontré la possibilité de communications optiques à une capacité record de 22.9 pétabits par seconde. En considérant que 1 pétabit est équivalent à 1000 térabits ou à 1 million de gigabits, vous vous doutez bien qu’il s'agit indubitablement d'un nouveau record mondial. En France, il est assez rare d’avoir des débits de téléchargement excédant les 8Gb/s.
L'expérience menée par le NICT a utilisé 293 canaux de longueur d'onde dans la bande S, avec 457 canaux dans les bandes C et L, offrant un total de 750 canaux WDM couvrant une largeur de bande de fréquence de 18.8 THz. La modulation du signal a été réalisée avec une technique de 256 QAM polarisation-multiplexée. Le nombre de canaux spatiaux dans la transmission multi-bande WDM a augmenté de manière significative, passant d'un facteur de 28.5. Les câbles utilisés sont capables de gérer 114 connexions simultanément.
La capacité de transmission mesurée pour chaque cœur variait de ~0.3 à 0.7 pétabits par seconde, entraînant une capacité totale de transmission de 22.9 pétabits par seconde. Cette performance inclut une marge pour un code de correction d'erreur avant et démontre qu'une capacité allant jusqu'à 24.7 pétabits par seconde peut être atteinte avec un codage mieux optimisé. Pour vous donner un ordre d’idée, cela représente une augmentation de plus de 1 000 fois la capacité de transmission des systèmes de communication optique actuellement déployés.