Il y a des films qui ont marqué le cinéma. Ce réalisateur avait créé l'un des meilleurs films de SF. Pourtant, il a fini par disparaître d'Hollywood, mais pour une bonne raison.
S’il y a bien un film qui a fait une entrée fracassante, c’est Demolition Man. Le film qui est sorti il y a presque 30 ans a marqué les esprits par son côté délirant et visionnaire. Pourtant, la carrière de Marco Brambilla, réalisateur du long-métrage, n'a pas fait long feu : moins de dix ans après son génial coup d'éclat, il a fini par disparaître d'Hollywood.
Demolition Man nous plonge en 2032 à San Angeles, une mégalopole californienne où toute violence a été éradiquée. Cependant, un tueur psychopathe condamné à une longue peine d'hibernation et de rééducation, profite d'une visite médicale pour s'évader. Seul recours pour le neutraliser : réanimer son ennemi de toujours : John Spartan, un policier surnommé "Demolition Man".
Mais alors qu’est devenu Marco Brambilla ? Après Hollywood, il a fini par se tourner vers des projets photographiques et vidéo présentés dans des collections publiques ou privées. Avec ses œuvres, il a fini par devenir un artiste vidéaste reconnu aux quatre coins du monde. Il expose d'ailleurs jusqu'au 7 janvier prochain au Centquatre dans le 19ᵉ arrondissement de Paris, une œuvre baptisée Heaven's Gate (inspirée de son expérience avortée dans le temple américain du cinéma). Pour l’occasion, l’ancien réalisateur a accordé une interview au quotidien Libération et en a profité pour se livrer sur son passé à Hollywood.
Un film qui n’était pas à la destination de Marco Brambilla
Il a avoué que le film ne lui était pas destiné à l’origine. « Il avait été proposé à mon ami David Fincher, mais il n'était pas disponible, alors il m'a recommandé » indique Marco Brambilla dans les colonnes de Libération. « Réaliser ce film ne me faisait pas peur car la pub m'avait permis d'acquérir une solide expérience. Par contre, j'avais peur d'Hollywood. Je me sentais totalement étranger à cette ambiance survoltée, cette agitation permanente, cette intensité dans les rapports » ajoute-t-il.
Toujours dans l'interview, il a également expliqué les raisons de son départ du milieu cinématographique. « A Hollywood, jusqu'à la fin des années 80, les réalisateurs avaient le contrôle de leurs films. Mon arrivée, au début des années 90, correspond au moment où ce sont les producteurs qui ont pris le contrôle » critique Marco Brambilla. Il a pointé du doigt les relations compliquées sur le tournage avec Joel Silver, producteur du film. Marco Brambilla a détaillé être sorti brisé de cette aventure. De plus, il ne voulait surtout pas se retrouver dans une routine. « Après Demolition Man, on ne me proposait plus que des films similaires : Judge Dredd, Volte/Face, etc. J'étais content de mon film, mais je ne voulais pas refaire la même chose ».
La dernière raison qui lui a fait quitter le milieu, est la mainmise des publicitaires et du marketing à Hollywood, ayant même remplacé les producteurs. Il a étayé ses propos en utilisant l’exemple du récent film Barbie qu’il juge “à la frontière entre un long-métrage et une publicité déguisée”.