Le prix des jeux a subi plusieurs augmentations au cours de ces dernières générations de consoles, pourtant, il devrait encore augmenter, est-ce vraiment une bonne idée ?
Les coûts de développement sont environ 100 fois plus élevés que durant la période Famicon (la NES de Nintendo), mais le prix des jeux n’ont pas augmenté de la même manière.
C’est ce qu’a récemment déploré Haruhiro Tsujimoto, le président de Capcom. Pour lui, l’augmentation des jeux, notamment des AAA, est une option saine pour l’industrie qui permettra de mieux rémunérer ses travailleurs (game designer, développeurs, graphistes, etc.). Cependant, deux camps s’opposent alors à la suite de cette déclaration. D’un côté ceux qui pensent que des plus hauts tarifs ouvriraient la porte à de nouvelles opportunités pour les studios et les joueurs. Et de l’autre, ceux considérant que les titres sont d’ores et déjà trop chers pour être accessibles à tous. Ce sont les deux arguments développés dans le JV Débat ci-dessus.
L'augmentation des coûts de productions est inévitable
Les coûts de production ont augmenté, c’est une réalité qui heurte petits comme grands studios. Cela pose un problème d'accessibilité. Aujourd’hui, le jeu vidéo s’adresse à tous les publics, toutes les bourses : petits comme grands et joueurs occasionnels comme assidus, mais aussi aisés comme moins riche avec des options comme les jeux mobiles, la Xbox Series S ou la Switch Lite, ou encore des abonnements comme le Xbox Game Pass. Pour autant, bien que les supports de jeux soient diversifiés et accessibles, les jeux en eux-mêmes atteignent de nouveaux paliers de prix que l’on a jamais vu. Récemment, The Legend of Zelda : Tears of the Kingdom est devenu le premier jeu Nintendo à atteindre les 70 €. Plus encore, la norme pour un jeu de dernière génération est de 80 €, comme God of War : Ragnarok par exemple. Pourtant, cela ne freine pas les achats puisque ces deux titres cités battent des records de ventes, eux aussi jamais atteints. Le problème est alors tout autre.
Les jeux triple AAA peuvent-il coûter trop cher pour être boycotté ?
En effet, cela témoigne d’un autre phénomène : les joueurs se ruent sur des valeurs sûres faute de pouvoir acheter pléthore de jeux. Cela crée une situation de monopole qui aggrave le problème. Les indépendants pourront alors se retrouver délaissés et les plus gros studios pourraient encore augmenter les prix sans se sentir menacés par la concurrence. Cependant, un autre argument peut nuancer cette réalité. Si les jeux de plus grosses productions augmentent leurs prix à des niveaux que le consommateur ne peut plus atteindre, ce dernier se tournera alors vers les indépendants ou les double A, plus accessibles, une aubaine pour ceux-ci. Cela diversifierait le marché, mais ferait des triples A un produit de luxe et poserait encore un problème d'accessibilité. En somme, l’augmentation des coûts de production semble nécessaire pour maintenir un certain degré de qualité des AAA, mais impliquerait de nombreux changements dans l’industrie qui peuvent être bons comme mauvais.