Si des sites comme Tinder facilitent les rencontres amoureuses, certains n’hésitent pas à aller encore plus loin en employant un chatbot pour draguer à leur place… Cette femme a fait le test et en ressort dégoûtée, on vous raconte son expérience !
Draguer via un chatbot : un scénario de science-fiction qui devient réalité
On ne peut pas le nier : chatGPT peut se révéler utile dans bien des domaines, même certains pour le moins inattendus comme la drague. C’est justement ce que propose l’application CupidBot . Avec celle-ci, il est possible de programmer un chatbot pour qu’il drague à notre place sur Tinder et ce pour une quinzaine d’euros par mois… Une fois que vous avez entré quelques données comme votre date idéal, vos goûts et effectué des likes pour lui montrer ce qui vous intéresse, CupidBot s’occupe de tout. C’est lui qui va repérer des “cibles” de manière autonome, faire des match, entamer une discussion, draguer et ce jusqu’à convenir d’un rendez-vous ! Le bot ira même jusqu’à le planifier dans votre agenda de sorte à ce qu’il ne vous reste plus qu’à vous y rendre...
Sur le site de l'application on peut lire : “CupidBot like et discute pour vous sur les applications de rencontres afin que vous puissiez passer à la bonne partie.”
Inquiétant, dérangeant et limite ? C’est un peu tout ça à la fois, et pourtant il n'est pas question d’un épisode de Black Mirror ou même de South Park, où plusieurs personnages utilisent chatGPT pour parler à leur copine ! Les fondateurs de cette application, qui sont d’anciens employés de Tinder, prétendent que ce service aurait pour objectif de lutter contre les désavantages d’un homme “moyen” à qui il faudrait énormément de temps pour décrocher un seul rendez-vous.
Une journaliste a testé le chatbot de drague sur Tinder
Intriguée, Louise Cognard , une journaliste, a testé CupidBot sous un faux profil afin de voir comment ce bot procédait et surtout jusqu'où il pouvait aller et le moins qu’on puisse dire, c’est que c’est “flippant” !
Louise s’est laissée guider par ChatGPT, qui a suggéré le nom de Julien pour la banalité qu’il inspire. De même, le bot a rédigé un texte bateau et passe-partout “Je suis Julien, un trentenaire audacieux basé à Paris, en quête d’une connexion authentique sur ce site de rencontres. Je suis un esprit libre, passionné et ambitieux. J’apprécie les défis de la vie et je suis toujours prêt à repousser mes limites.”. Le comble pour un texte rédigé par une IA...
Une fois quelques premiers likes effectués, CupidBot est prêt à œuvrer seul et s’empresse d’envoyer des messages d’un "romantisme" pour le moins douteux : « salut, je veux te connaître mieux. donne-moi ton numro et on peut organiser un rendez-vous pour une glace ? »”.
Cela ne fait pas vraiment rêver et pourtant, Cupidbot parvient à obtenir des réponses et des numéros. Il peut parfois même se montrer encore plus direct : « salut, a te dirait de prendre une glace ce week-end ? je suis sr que le lion en toi adorerait a. ». Il peut aussi clairement se planter et proposer « salut, j’ai vu que tu as des enfants. a te dirait un rendez-vous pour une glace ? » alors que la femme en question déclarait dans son profil vouloir des enfant et non en avoir.
Pire encore, en cas d’absence de réponses, CupidBot peut se montrer particulièrement insistant et irrespectueux « hey, j’ai payé ta rançon, t’as le droit de me répondre. ». Si le concept est déjà effrayant en soit, ces exemples ne font que montrer à quel point c’est réellement le cas.
Et étrangement, lorsque la journaliste a inversé les rôles et repris son véritable profil sur Tinder (donc en tant que femme) et demandé à ChatGPT de répondre à sa place, les messages se sont fait bien plus littéraires et reservés…
S’il ne s’agit là que d’une “expérience”, ce genre de cas devient malheureusement de plus en plus fréquent. Certains se sentent d’ailleurs obligés d’immédiatement tester la personne avec qui ils échangent afin de s’assurer qu’ils ne parlent pas à chatbot. Si draguer de cette manière est déjà problématique en soi, ce genre de pratique peut également servir à collecter des données dans le but d'arnaquer les personnes ciblées. Dans tous les cas, la prudence est de mise…