Fortnite : de la tentative de relance au phénomène mondial

En quelques années, Fortnite s'est transformé en phénomène de société. D'abord pensé comme une sorte de tower-defense par Epic Games, Fortnite n'a pas réussi à séduire le public. C'est lorsque l'équipe de développement décide de proposer un mode battle royale que les choses se sont emballées. Facile a prendre en main, plein de subtilité et exigeant une exécution quasi-parfaite pour l'emporter, le titre est rapidement joué par des millions de joueurs.

Des cours de collège aux au steaming, en passant par les créateurs de contenu sur YouTube, Fortnite se retrouve partout, joué par toutes les générations, et génère énormément d'argent. Car si le jeu est gratuit, il intègre des achats optionnels permettant de personnaliser son avatar et ses accessoires. Petit à petit, Epic Games a procédé à des ajouts transformant le jeu en vrai réseau social, une sorte de métavers avant l'heure où on retrouve ses amis, on discute, et on joue. Pour ce faire, les partenariats se multiplient, les fin de saison deviennent des événements à ne pas rater, la carte change d'un jour à l'autre, les serveurs sont coupés, des concerts sont organisés.

Plus récemment, et après plusieurs tests sous la forme d'événements temporaires, un mode sans construction est apparu et rencontre un grand succès. En parallèle, on trouve autour de Fortnite une scène compétitive, où les joueurs sont prêts à en découdre seuls ou à plusieurs. La finalité, c'est justement le FNCS Global Championship, qui s'est récemment déroulé au Danemark, à Copenhague. Le cash prize d'un million de dollars a été remporté par le duo Cooper & Mero, les premiers français, PodaSai & Snayzy repartant avec 18 000 dollars et la 27e place.

Il traverse l'Atlantique, est disqualifié, et doit faire demi-tour dans la foulée

Dans ce classement manque cependant Logan « Bucke » Eschenburg, qui avait fait le déplacement pour s'engager aux côté d'Okis. Bucke est venu depuis Detroit, mais n'a pas été autorisé à participer. Il a même été raccompagné et mis dans un avion pour rentrer chez lui. Joueur professionnel renommé, il a quasi-instantanément été disqualifié par l'organisation, qui a invoqué l'article 8 du règlement, qui évoque le comportement.

Il a d'abord plaisanté sur X (Twitter) en disant qu'il avait été disqualifié parce qu'il avait l'air trop « rapide » pendant l'entraînement, mais le ton a vite changé. Pour certains observateurs, la disqualification serait dûe à l'usage du NVIDIA Digital Vibrance, qui rend les couleurs plus vives. Pour d'autres, il aurait fumé et bu là où avait lieu la compétition, ou aurait eu une altercation avec un employé d'Epic Games. La vérité est plutôt à chercher du côté de la consommation d'alcool, comme l'a indiqué Clix, ami de Bucke et streameur. Toujours est-il que Bucke lui-même a clarifié les choses tout en admettant avoir commis une erreur, jusitifiant de fait la sanction reçue :

Je suis déjà une personne assez merdique, vous n'avez pas besoin d'inventer des mensonges sur des choses que j'ai faites pour me faire paraître encore pire. J'ai merdé, je comprends, mais arrêtez de mentir sur des trucs, c'est juste bizarre. Personne ne se sent plus merdique que moi, j'ai laissé tombé mon coéquipier.

Epic Games n'a pas commenté la situation, et Okis a fini à la 73e et dernière place du classement, ce dernier ayant dû s'engager seul. Il repart quand même avec 4000 dollars en guise de lot de consolation. En tout état de cause, trois heures après avoir appris qu'il était disqualifié, Bucke était à nouveau dans l'avion pour rentrer aux Etats-Unis.